La pièce de théâtre « Ghassate oubour » (Passage misérable), un spectacle aux contours absurdes sur l'égoïsme destructeur et l'autoritarisme, a été présentée, lundi soir, en compétition du 15e Festival national du théâtre professionnel (FNTP).
Accueilli au Théâtre national Mahiéddine-Bachtarzi, le spectacle mis en scène par Toufik Bakhouche sur un texte du dramaturge koweitien Taghrid El Daoud, pose des questions existentielles liées de l'enfermement, l'égocentrisme, l'autoritarisme et le sacrifice pour le bien-vivre commun, dans un registre de l'absurde.
Servi dans un arabe classique éloquent, par une pléiade de comédiens dont Samir Oujit, Hiba Oujit, Issam Khenouche, Abderaouf Dziri et Oqba Farhat, "Ghassate oubour" relate en 70 mn le sort malheureux de cinq passagers coincés sur un pont suspendu, après une fermeture soudaine de ses deux issues. Devant cette impasse, les passagers se trouvent dans l'impossibilité d’atteindre leur destination envisagée ou de revenir à leur point de départ.
Les passagers, dont un poète et un homme d'affaires corrompu qui tente en vain de faire entendre raison au policier qui les exhortait à évacuer les lieux et à ne pas rester sur le pont vétuste et menaçant ruine sous le poids des passagers et leurs bagages.
Confus et perdus entre deux rives fermées d'un pont vétuste suspend dans le vide, les malheureux passagers, pour atténuer le stress de cette traversée dramatique, se mettaient à raconter leurs souffrances et leurs petites histoires tragiques et raisons qui ont les ont motivé, chacun, à l’exil.
Côté scénographie, un décor statistique et constant fait de bagages amassés et déposés à l'arrière du pont usé bordé de longues barrières, et sur lequel est accroché une horloge pour symboliser un temps arrêté.
Produit en 2021 par le Théâtre régional de Batna, le spectacle « Ghassate oubour » a été présenté hors compétition aux 22e Journées théâtrales de Carthage en Tunisie.
Le 15e FNTP se poursuit jusqu’au 1er janvier prochain avec 13 spectacles en compétition et une vingtaine d’autres en off, programmés dans les salles Ibn Khaldoun, Théâtre municipal d’Alger-Centre et Hadj-Omar.
Le festival prévoit également des conférences, des masters-class et des spectacles de rue.