Il y a un peu plus d’un demi-siècle, la France coloniale faisait exploser dans le Grand Sud algérien une série bombes atomiques. Des milliers d’Algériens continuent à en subir les conséquences.
En effet, le samedi 13 février 1960 à 7h04 du matin, l'armée coloniale faisait exploser, à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Hamoudia (Reggane), une bombe au plutonium cinq fois plus puissante que celle tristement connue d'Hiroshima au Japon.
Dénommée « Gerboise Bleue », la première explosion nucléaire sera suivie par 3 autres au niveau du site de Reggane, à savoir "Gerboise blanche" (1er avril 1960), « Gerboise rouge »(27 décembre 1960) et « Gerboise verte » (25 avril 1961).« L'intention était vraiment celle de la terre brulée et de l’extermination de la population », indique, lundi matin, Me Fatma Zohra Ben Brahem, avocate et chercheure en droit et en histoire, lors de son intervention sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
A travers ces explosions, la France coloniale voulait à tout prix rejoindre le club mondial nucléaire sans se soucier de la santé de la population et encore moins de la faune et de la flore. Plus grave encore, « la France avait prétendu que ces explosions se situaient dans des régions inhabitées et désertiques, alors que celles-ci abritaient quelque 40.000 âmes et 100 caravanes qui passaient tout le temps et chaque caravane avait au moins 170 personnes », enchaine Me Fatma Zohra Ben Brahem.
Aujourd'hui, les effets induits par ces explosions atomiques continuent d'affecter la santé des habitants de ces zones, où les rayons radioactifs sont omniprésents, sachant que les déchets métalliques hautement radioactifs, comme les bidons, les fûts et autres objets laissés par le colonisateur, ont été utilisés par les populations, notamment les nomades, ce qui constitue un réel danger pour ces habitants..
Dans ce sens, des médecins ont révélé que les explosions nucléaires ont causé des pathologies jusque-là méconnues, aujourd'hui perceptibles sur la santé humaine.