Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé, samedi à Addis-Abeba, que les pays africains doivent redéfinir leurs priorités en matière de lutte contre les changements climatiques "en tant que continent au destin commun".
La conjoncture actuelle exige des pays africains une prise de conscience face aux défis qui les attendent dans ce domaine, "afin que nous puissions redéfinir nos priorités en tant que continent au destin commun", a précisé le Président de la République dans une allocution sur le rapport du comité des chefs d'Etat et de Gouvernement africains chargé du changement climatique, lue en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, à l'occasion des travaux du 36e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA.
Dans son allocution où il a insisté sur la stratégie africaine de lutte contre les changements climatiques en prévision des prochaines échéances internationales, le président de la République a souligné que "loin de tout jugement de valeur sur la réussite ou pas de la COP-27, nous devons comprendre la mutation stratégique visée par les pays développés à savoir la restructuration du cadre international de l'action climatique loin des principes de Rio garantissant aux pays émergents leurs droit au développement".
Le Président de la République a rappelé également le manquement des partenaires du continent africain à leurs engagements financiers conformément à "l'accord de Paris", alors qu'il est exigé des pays africains de supporter plus que leur capacité, ce qui risque de "compromettre notre sécurité alimentaire et énergétique".
Concernant le financement pour l'adaptation, des pertes et des dégâts liés aux changements climatiques, "le président de la République a recommandé d'accorder à cette question la même importance lors du processus de négociation dans le cadre de l'accord-cadre à travers des résultats probants".
"Nous avons constaté que la vision des pays développés concernant les questions de doubler le financement pour l'adaptation et les pertes, implique une exclusion importante et réduit l'accès d'un grand nombre d'Etats africains au financement", a-t-il dit.
"Si nous avons entrepris à l'échelle continentale la création d'un mécanisme africain de protection contre les risques des catastrophes et d'appui à la stratégie de l'adaptation pour accompagner les pays africains dans leurs efforts face à ces phénomènes, nous devons consentir les mêmes efforts pour assurer une prise en charge internationale efficace de ces deux priorités", a fait observer le président de la République.
S'agissant de la transition équitable, notamment énergétique, le président Tebboune a réaffirmé l'importance "d'adopter un processus permettant l'harmonisation des exigences climatiques avec les priorités de lutte contre la pauvreté et garantissant une vie digne pour nos peuples, en rejetant le concept très répandu selon lequel il n'y a qu'un seul et unique processus pour réaliser cette transition".
"Nos pays soutiennent et œuvrent à accéder à des modes de production et de consommation durables sur la base de technologies et de techniques à faibles émissions", a-t-il ajouté, mettant en avant "l'importance de maintenir un certain degré de rationalité pour garantir la concrétisation des objectifs du développement durable selon les capacités et les conditions de chaque pays et région".
Le Président Tebboune a affirmé concernant les pays du continent africain que cette initiative "a eu un écho favorable et un appui considérable lors de la Conférence de Charm El-Cheik, même si certains pays ont émis des réserves", soulignant que "nous avons devant nous une opportunité pour redéfinir cette approche et en faire un facteur de rassemblement du "Sud global" au sein du groupe des 77+ la Chine selon les conditions des pays en voie de développement".
"Toutes les instances africaines chargées des questions environnementales doivent être regroupées dans un cadre unifié et intégrées dans notre organisation mère pour une organisation africaine unifiée et forte", a ajouté le Président Tebboune.
Et de conclure: "J'aimerai souligner l'importance cruciale que nous devons accorder à la préservation de l'unité de la communauté africaine. Je salue les efforts des experts et des ministres africains ainsi que leurs recommandations judicieuses qui visent à renforcer la position africaine commune".