À la veille de la célébration du 5 juillet, fête de l’indépendance et de la jeunesse, le Directeur général de la Radio Algérienne rappelle l’importance de la préservation de mémoire. « La Radio Algérienne est la gardienne d’une importante partie de la mémoire de l’Algérie moderne, ce qui implique une grande responsabilité, c’est pourquoi nous consacrons un effort particulier à la conservation des archives sonores de la Radio nationale, en les numérisant et en les mettant à disposition des auditeurs, des institutions et des chercheurs », indique, ce mardi, Mohamed Baghali.
« La Radio Algérienne détient près de 350 mille documents sonores dans ses archives. Le plus ancien enregistrement remonte à 1952 », révèle le Directeur général, ce matin sur les ondes de la Chaine 3, dans l’émission l’Invité de la rédaction. « Il y a de la musique, du théâtre, des émissions cultes, des interviews et d’importantes archives politiques, telles que la bande sonore de la première conférence de presse donnée par le Président Benbella à l’auditorium de la Radio Algérienne », détaille Mohamed Baghali, avant d’ajouter que « près de 230 mille sons d’archives ont été numérisés, soit plus de 65%, et cela, avec très peu de moyens humains et matériels. »
« Il ne suffit pas de numériser les archives, il faut surtout les rendre accessibles »
La direction de la Radio Algérienne accorde une grande importance à la préservation des archives. Un conseil de direction y a été consacré et a abouti à une feuille de route en cours d’exécution. Il est ainsi prévu de restructurer la Direction des archives et de renforcer ses moyens, annonce le directeur général. Mais selon lui, « il ne suffit pas de numériser ces archives, il faut surtout les rendre accessibles au grand public, aux chercheurs et aux institutions, car c’est cela la vocation de la Radio nationale. »
Afin de jouer pleinement son rôle, la Radio Algérienne a lancé, en 2023, sa nouvelle chaine Zaman FM qui « permettra de diffuser une grande partie des archives musicales et culturelles », explique le Directeur général. La Radio Algérienne a également mis à disposition ses archives aux ministères de la Défense nationale, des Moudjahidines et à l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG), rappelle Mohamed Baghali, qui lance un appel à tous les chercheurs et historiens à se rapprocher de la Radio pour travailler sur ses archives.
« La mémoire revêt un caractère hautement politique »
En s’appuyant sur ses nombreux liens de coopération internationale, la Radio Algérienne a, de plus, engagé un travail de coopération multilatérale afin de récupérer les archives sonores nationales détenues par d’autres pays comme l’Egypte, la Tunisie, la Lybie et même dans certains pays de l’est, révèle encore le directeur général.
« L’Algérie est une nation ancestrale, qui a une longue et très riche histoire et qui ne marchande pas avec sa mémoire pour des intérêts conjoncturels », prévient Mohamed Baghali, qui rappelle que le président de la République accorde une grande importance à la question de la mémoire, et que la Radio Algérienne, comme la télévision et d’autres institutions médiatiques nationales ont été incitées à jouer ce rôle de préservation des archives audiovisuelles.
« La mémoire, ce n’est pas uniquement le passé et la nostalgie. La mémoire revêt un caractère hautement politique. C’est une question vitale », affirme le Directeur général de la Radio Algérienne, qui ne manque pas de répondre aux détracteurs de l’Algérie : « s’ils disent que l’Algérie n’était pas une nation avant 1830, pourquoi ne pas nous restituer nos archives ? »
« Nous n’avons pas de leçon à recevoir »
Questionné sur l’exercice de la liberté de la presse, Mohamed Baghali signale qu’elle s’exerce en fonction des spécificités de chaque nation et que le dictat occidental ne tient plus la route : « la liberté de la presse est un concept moral qui a été utilisé à des fins politiques par l’occident qui veut nous imposer sa vision unique, or, ils ont été démasqué par le traitement médiatique du conflit entre l’Ukraine et la Russie, où des médias et des agences de presse ont été censurés, où des journalistes sont convoqués par les services de sécurités occidentaux… Nous n’avons pas de leçons à recevoir d’eux. »
Le Directeur général de la Radio Algérienne exprime son refus de cette politique de deux poids, deux mesures : « lorsqu’il s’agit d’évènements qui se déroulent chez nous, ils interviennent, et lorsque des évènements arrivent chez eux et que nous réagissons parce qu’ils impliquent nos ressortissants, ils crient à l’ingérence ! Assez d’hypocrisie. Cela sonne la fin de la récréation.»
La Radio Algérienne se dote d’une nouvelle Direction digitale
À travers son réseau national de chaines, la Radio Algérienne propose 900 heures de programmes par jour. « Il s’agit de l’offre médiatique la plus riche et la plus accessible », estime Mohamed Baghali, qui promet que la Radio a encore de beaux jours devant elle, notamment à travers sa modernisation : « la digitalisation offre un nouveau souffle à la Radio et lui permettra d’augmenter et de diversifier son auditoire et de cibler un public plus jeune.»
« Nous avons au total près de 11 millions d’abonnés sur nos différentes plateformes digitales, ce qui représente presque le quart de la population algérienne », révèle le Directeur général, qui annonce que : « après l’application mobile et le live streaming vidéo, la Radio Algérienne va officiellement installer, le 18 juillet prochain, une nouvelle Direction digitale, qui aura pour mission d’accompagner cette évolution, de protéger et de pérenniser la Radio Algérienne ».
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