Les gisements de gaz en Méditerranée orientale constituent de plus en plus un nouvel enjeu géostratégique, notamment pour l’Europe, et la forte présence de compagnies américaines, françaises, britanniques, canadiennes, en autres, en est bien la preuve si besoin.
Cette donne, qui ne date pourtant pas d’aujourd’hui, serait-elle l’un des moteurs du génocide historique qui se poursuit sur Ghaza ?
Selon le consultant international en questions énergétiques, Mourad Preure, « le gaz n’est plus considéré comme une bridge energy, une énergie de transition vers un paradigme non carboné et non fossile, mais bien une énergie de destination. L’on s’oriente alors vers une géopolitique gazière qui tend vers le modèle pétrolier ».
M. Preure, qui s’exprimait ce matin à l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, met l’accent sur l’importance des distances entre « les zones de production et les marchés », précisant que « le gaz va renforcer sa position dans le bilan énergétique mondial ». Il rappelle au passage que « le gaz représente 21% de la consommation énergétique mondiale, le pétrole 34%, les deux faisant 55% ».
Evoquant nombre de données et de chiffres avec force détails, M. Preure conclut à la « possibilité d’impact sur les pays européens qui sont en précarité énergétique » en raison de troubles sur les routes pétrolières et gazières (le détroit d’Ormuz qui peut être fermé vu les hostilités qui couvent dans cette région entre l’Iran et les Emirats arabes unis), le détroit de Bab El-Mandeb qui s’ouvre sur la mer rouge et là la chine est concernée puisque ses containers passent par là, et que les houtis yéménites peuvent compromettre le trafic », a-t-il dit avant de poursuivre que "« c’est surtout les réserves moyen-orientales qui vont peser, les découvertes qui y ont été faites sont importantes mais pas décisives ».
Il précise qu' « au large de Ghaza, il y 30 milliards de mètres cubes de réserves (...) Pour référence, les exportations algériennes sont de 43 milliards de mètres cubes. Donc, ce sont des réserves relativement modestes, mais à l’échelle de Ghaza cela représenterait 700 à 800 millions de dollars ».