Abordant les dessous de la dénonciation, par les autorités de transition à Bamako, de l’Accord de paix d’Alger de 2015 entre Maliens, l’expert des questions géostratégiques et politiques, Hacen Kacimi établit un lien direct avec « les complots qui sont en train de se développer de manière successive et d’une intensité très forte depuis quelques temps, dans la région».
« Ce n’est pas un acte qui a surpris les autorités algériennes pour la simple raison que cette dénonciation était en l’air », explique l’expert, questionné dans l’émission L’invité de la rédaction, de la chaine 3 de la Radio Algérienne, faisant référence au communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, qui souligne que cela a commencé depuis la venue de Goita à la tête du conseil de transition après un coup d’Etat contre les autorités légitimes du pays.
De la surenchère dans l’annulation de l’Accord d’Alger
« Il y avait une volonté manifeste de revenir à la case départ et d’en découdre avec les armes et de sortir de cet accord qui est fait sous l’égide des Nations unies », poursuit-t-il, indiquant que le Mali devient, suite à ce putsch, un terrain propice à « un affrontement des tendances politiques qui se déchirent dans une instabilité très forte et des soubresauts très douloureux pour le pays à moyen terme ».
M. Kacimi dit que « nous sommes dans la surenchère, dans la dénonciation de l’accord d’Alger, et là l’Algérie affiche une sérénité et est en train de voir de manière sage la résolution de ce phénomène ». Le phénomène de « sortir de la légalité internationale et d'aller vers l’illégalité » est, selon lui fomenté par des parties étrangères qui n’aiment pas la région et de surcroit hostiles à l’Algérie.
En clair, explique-t-il, à la lecture du communiqué des autorités de la transition, on comprend qui a rédigé « ce communiqué pauvre en expressions traditionnelles d’une diplomatie malienne qui est fortement attachée à l’histoire des relations algéro-maliennes, sortant, toutefois, d’une manière intempestive et violente en accusant l’Algérie de plusieurs faits qui ne correspondent pas à la réalité ».
A l’évidence, rappelle-t-il, actuellement il y a un axe de perturbation sahélo-sahélienne de l’océan Atlantique à l’Océan indien en passant par le Soudan, la Libye et la Tunisie, qui est aussi malmenée par de fortes turbulences, et des interventions étrangères qui se sont déplacées vers le Sahel, à l’objet de provoquer la déstabilisation de la région en proie à des groupes livrés au terrorisme et à l’ingérence étrangère.
Le Maroc et les Emirats complotent pour saborder les projets algériens
Au Mali, qui accuse l’Algérie d’ingérence, on a chassé une autorité étrangère qui a occupé le territoire de ce pays plus de deux décennies et voilà que d’autres parties étrangères subversives et dangereuses arrivent. Ces parties réservent, peut-être, un avenir funeste pour la Mali qui a, malheureusement, engagé la voie vers la confrontation entre le nord et le sud. C’est ce que dénonce l’Algérie fortement.
Parmi ces parties, l’analyste cite nommément « les Emirats, le Maroc et l’entité sioniste ». Et d'expliquer que ces forces du mal sont en train de « fomenter des complots qui ne s’arrêtent pas uniquement au Sahel, mais vont s’étendre sur le territoire continental en commençant par une domination politique de l’Union africaine et finir par une domination impériale ».
De son avis, ces tentatives ne sont en réalité que des échecs de transition qui expriment une incapacité de construire la paix et la sécurité et d’aller vers des avenirs incertains, surtout que ces transitions durent dans le temps et n’aboutissent pas vers des transitions constitutionnelles.
Cette hostilité du couple Maroc-Emirats, dit-il en clair, est exprimée par des actions subversives pour saborder les projets de l’Algérie à savoir des projets intégrationnistes dans la région et notamment le projet algérien d’accéder à l’Océan Atlantique via la voie Tindouf-Zoueirate-Nouakchott dédié justement à cet élan d’intégration dans le continent africain.
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