L'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé, lundi, qu'elle ne sera plus en mesure de poursuivre ses opérations à Ghaza et dans la région au-delà de la fin du mois de février prochain, si le financement ne reprenait pas.
«Si le financement ne reprend pas, l'UNRWA sera dans la contrainte de cesser ses opérations à Ghaza et dans les autres territoires palestiniens», a averti lundi un porte-parole de l'Unrwa sous le couvert de l'anonymat, cité par l'agence de presse Wafa.
Dans une déclaration antérieure, le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, avait souligné qu'«il est choquant de constater une suspension des fonds accordés à l'Agence en réaction à des allégations contre un petit groupe d'employés, en particulier compte tenu de l'action immédiate prise par l'UNRWA en résiliant leurs contrats et en demandant une enquête indépendante et transparente».
Lazzarini avait ajouté qu' «il serait extrêmement irresponsable de sanctionner une agence et une communauté entière, surtout en période de guerre, de déplacements et de crises politiques dans la région».
Plusieurs Etats et organisations ont dénoncé la décision de la suspension par certains gouvernements occidentaux de leurs financements au profit de l'UNRWA, soulignant qu'«une telle décision est irréfléchie et précipitée».
António Guterres rencontre les donateurs ce mardi
De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, doit rencontrer, ce mardi, les principaux donateurs de l’UNRWA), alors que des ONG ont lancé un appel pour que les fonds continuent d'être acheminés à Ghaza, soumise à une agression génocidaire sioniste depuis le 7 octobre 2023.
Le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, a déclaré, lundi, que «le message aux donateurs - en particulier à ceux qui ont suspendu leurs contributions - est d'au moins assurer la continuité des opérations de l'agence onusienne, car nous disposons de dizaines de milliers d'employés dévoués» travaillant dans toute la région. Dujarric a souligné «la nécessité de répondre aux besoins urgents des habitants désespérés».
Il a ajouté que le secrétaire général de l'ONU avait également rencontré le chef du Bureau des services de contrôle interne (BSCI), la plus haute instance d'enquête du système des Nations unies.
Dujarric a déclaré que la réunion avait pour but de garantir que les allégations de participation présumée d'un certain nombre d'employés de l'UNRWA à l'opération «Déluge d'Al-Aqsa» menée par la résistance palestinienne le 7 octobre, feraient l'objet d'une enquête «aussi rapidement et efficacement que possible».
Il a poursuivi : «Nous avons un processus de responsabilisation en cours. Pendant que cela se produit, les gens doivent survivre et nous avons besoin d'un soutien continu à l'UNRWA et à l'ensemble de notre travail humanitaire».
Lundi également, un groupe d'agences d'aide internationale et d'ONG a appelé les pays qui ont retiré leur financement à l'UNRWA «à réaffirmer leur soutien au travail vital» accompli par l'agence des Nations unies.
Il s’agit notamment du Conseil norvégien pour les réfugiés, d’Oxfam, de Save the Children et de War Child Alliance.