À quelques jours de la tenue du 7ème Sommet des Chefs d'État et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) à Alger, des observateurs affirment que ce « Sommet est exceptionnel et doit déboucher sur des décisions importantes ».
Présents au Forum de la Radio nationale, trois éminents experts en énergie, à savoir le Dr Lagha Chegrouche, le Dr Said Beghoul et le Pr Mourad Preure, ont abordé la situation du marché mondial du gaz et les enjeux liés à la production de cette énergie.
Pour le Dr Chegrouche, le 7ème Sommet intervient dans un contexte particulier marqué à la fois par des crises récurrentes et par la maturité du projet de constitution d’une « plateforme de convergence stratégique » entre les pays exportateurs leur permettant de mieux défendre leurs intérêts sur le marché mondial. « Ce sommet est exceptionnel et cette institution de consultation informelle doit déboucher sur quelque chose d’important », note l’intervenant soulignant que les chances d’une telle issue sont grandes puisque le pays d’accueil est réputé comme étant un « pays de dialogue et de médiation, et disposant d’une expérience dans le domaine gazier ».
Le Dr Chegrouche estime, à ce propos, que l’unité des pays exportateurs de gaz est plus que requise aujourd’hui, car, avance-t-il, « les pays consommateurs se concertent » et disposent d’instances leur permettant de défendre, voire d'imposer leurs points de vue.
« Le gaz est la locomotive de la transition énergétique »
Partageant l’avis de son collègue, le Dr Said Beghoul a insisté quant à lui sur la place du gaz dans le cadre de la transition énergétique. Il indique que le gaz est désormais la seule énergie fossile propre. « Le gaz est la locomotive de la transition énergétique », affirme-t-il en expliquant que sans le gaz, les énergies renouvelables ne pourront pas exister. « Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on aura zéro gaz. Il faut savoir que le monde consomme aujourd’hui 4050 milliards de mètres cubes de gaz par an, donc la perspective de la neutralité carbone d’ici 2050 est une exagération », développe l’expert pour qui la demande mondiale de gaz doit impérativement augmenter .
L’Algérie est appelée à jouer un rôle d’acteur gazier
Le Professeur Mourad Preure a souligné, dans le même sillage, l’importance du gaz et sa place incontestable dans la transition énergétique. Il estime que la demande mondiale de cette ressource va augmenter de 4% par an. Chiffres à l’appui, il affirme que l’Europe, qui représente un grand consommateur, a échoué dans sa tentative de remplacer les énergies fossiles et vit un « équilibre énergétique précaire », notamment dans ce contexte de crises et de guerres.
L’intervenant appelle toutefois l’Algérie à ne pas se contenter d’un rôle passif sur l’échiquier mondial. « L’Algérie ne doit pas se contenter de son statut de source, elle doit plutôt s’imposer comme acteur gazier sur le marché mondial », insiste-t-il.