Noureddine Yassa : « Le gaz naturel passera première source énergétique à l’horizon 2040 »  

25/02/2024 - 13:22

Le gaz naturel s’impose comme meilleur moyen pour passer la transition énergétique puisqu’il est un carburant propre et durable. « C’est ce qui lui confère le double rôle important d’assurer à la fois la transition et la sécurité énergétique », a affirmé le Commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, Noureddine Yassa, lors de son passage ce dimanche à l’émission « L’invité de la rédaction » de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne.

« Associé à l’énergie renouvelable, notamment le solaire, le gaz naturel permet d’atteindre les trois objectifs, dont la sécurité de l’approvisionnement, la croissance économique et la protection de l’environnement », explique l’invité de la radio, estimant que le gaz est l’énergie fossile la plus propre comparativement au charbon et le pétrole et par rapport aux émissions à effet de serre, notamment le carbone, le CO2 en l’occurrence.  

L’Algérie au diapason du mix énergétique

« L’Algérie est pleinement engagée dans ce processus du mix énergétique, selon la feuille de route déclinée à l’horizon 2030, concernant l’hydrogène vert pour accompagner la transition énergétique au-delà de la sécurisation de la consommation », rappelle l’intervenant.

Et de poursuivre « l’Algérie a, à la fois, l’avantage du gaz naturel et de ressources renouvelables solaires». «Nous avons des avantages comparatifs pour changer un peu le paradigme d’exporter l’énergie dans son état primaire (gaz naturel, électricité verte et hydrogène vert) et inverser la tendance », assure-t-il.

Autrement dit : « capter les industriels et créer de la valeur ajoutée ainsi que de la richesse, selon les orientations des pouvoirs publics, tant nous avons outre des cadres réglementaires et un Code encourageant l’investissement de la ressource énergétique recherchée par les investisseurs. En plus d’une jeunesse bien formée dans différents instituts spécialisés en technologies des énergies renouvelables, en nanotechnologie, etc. »

Disposant du couple énergétique combiné « gaz-énergie solaire », l’Algérie s’adapte, selon l’expert, au développement mondial en la matière, afin de réaliser sa transition énergétique, non sans se confronter à la question du climat et sa portée géopolitique.

Les pays exportateurs de gaz, dont l’Algérie, dit-il, sont conscients des enjeux climatiques en rapport avec l‘empreinte carbone. Ils préconisent, poursuit-il, dans leurs rapports de développer les technologies pour rendre l’usage du gaz naturel davantage propre en priorisant les procédés de captage, stockage et d’utilisation du carbone pour répondre à ces exigences.

« Il y a aussi des solutions basées sur la nature, c’est-à-dire, la plantation à grande échelle d’arbres pour capter le gaz carbonique et compenser un tant soit peu ces émissions toxiques », poursuit-il, considérant un autre aspect, dont le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) adoptera comme solution à base d’hydrogène propre ou hydrogène bleu.

La question est éminemment stratégique, selon M. Yassa, car on va, selon les prévisions, assister à un déclin par rapport aux autres ressources énergétiques fossiles. Car, estime l’expert, le futur du marché du gaz naturel sera du côté de l’Asie pacifique – notamment en Chine et en Inde – où il n’y a pas de contraintes d’ajustement taxe carbone-empreinte carbone.

Un regain d’intérêt pour le gaz

En effet, les prédictions donnent une évolution croissante de l’usage du gaz naturel. Le spécialiste indique qu'on est à 23% et on va passer à 26% en 2050. Ajoutant qu'en 2025, le gaz va déclasser le charbon pour devenir la deuxième source énergétique après le pétrole, alors qu’en 2040, il sera pratiquement première source énergétique mondiale.  D’autres classements le place comme allié de l’énergie renouvelable, notamment l’énergie solaire photovoltaïque.

À la base des bilans de 2022 établis par plusieurs organismes internationaux, l’orateur juge que le gaz est le futur énergétique. Il dévoile les parts des ressources énergétiques comme suit : le pétrole à 32% de mix énergétique, le charbon est à 26,7%, le gaz naturel est à 23%, le renouvelable à 14% et le nucléaire à 4%.

S’agissant des projections, le Commissaire des énergies renouvelables expose plusieurs scénarios, citant l’Agence internationale des énergies renouvelables (AIER), le gaz aura une part de 26% en 2030, mais pour le GECF il va passer premier en 2050. Le pétrole passera second avec 24% et le charbon en troisième position avec 13% de mix énergétique.

Selon un autre scénario, M. Yassa explique que d’ici à l’horizon 2045, l’OPEP défendra encore le pétrole qui sera à 29,5% du mix énergétique, alors que le gaz naturel à 24,2% et le charbon à 4%. Selon les prédictions de l’AIE, le gaz naturel et le pétrole atteindront le pic de consommation d’ici à l’an 2030.

De son avis, le gaz aura largement sa place dans le mix énergétique qui constituera le socle de cette transition énergétique à partir de 2040 où le gaz prendra un peu le dessus dans le système énergétique mondial, avec notamment le développement des technologies de stockage des énergies renouvelables, surtout l’hydrogène vert.

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