L'historien Vincent Lemire : « la destruction du quartier maghrébin est un acte prémédité » de l'entité sioniste

L'esplanade du mur des lamentations était jadis le quartier maghrébin
10/02/2022 - 11:54

Au lendemain de la guerre des Six Jours, dans la nuit du 9 au 10 juin 1967, les habitants du quartier maghrébin de Jérusalem sont évacués par l’armée israélienne et le quartier est rasé en quelques heures pour laisser place à la vaste esplanade qui s’étend aujourd’hui au pied du Mur des Lamentations.

Cet événement a longtemps été passé sous silence. Pour la première fois, l'historien Vincent Lemire a retracé les étapes de cette destruction programmée et le parcours de ces habitants déplacés, mais aussi l’histoire au long cours de ce quartier fondé par Saladin en 1187 pour accueillir les pèlerins musulmans nord-africains désireux de séjourner à Jérusalem.

M. Lemire, est revenu sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérie, sur la triste nuit qui a vu l’exécution de cette destruction du quartier maghrébin par les militaires sionistes à Jérusalem. Il rappelle, dans Question internationale, les péripéties ayant précédé cet épisode funeste, dans l’histoire de la Palestine, qu’il a rassemblé dans un livre-enquête intitulé « Au pied du mur, vie et mort du quartier maghrébin ».

L'Historien Vincent Lemire s'exprimant à  l'émission Question internationale de la radio chaine 3 

« Cette destruction n’est pas une initiative spontanée de quelques entrepreneurs israéliens exaltés », dit-il mais, « il s’agit d’une entreprise dûment planifiée par les autorités de l’époque et exécutée un certain vendredi 9 juin.» Interrogé sur les mobiles ayant provoqué ce désastre, l’auteur de l’enquête, dévoile qu'il a trouvé des archives de la municipalité de Jérusalem qui renseignent, selon lui, sur « cette planification anticipée ».

Et pour preuve, il cite ce document - un compte rendu – qui confirme la tenue  d'une réunion au plus haut niveau entre le maire Tony Colleq  et le commandant du secteur militaire de Jérusalem, 36 heures avant la prise de décision de destruction, listant les principales actions prioritaires de démolition dans la ville de Jérusalem-Est ». Et parmi ces points, révèle l’historien, il y a « la destruction du quartier maghrébin », rappelant que la guerre des six jours ne s’est terminée que le samedi 10 juin en fin de journée, à la faveur de la signature d’un cessez le feu avec la Syrie.

« Un autre document - une note interne du ministère des Affaires étrangères israélien - daté du 9 juin, stipulant les éléments qui l’engage et devant justifier la destruction du quartier présenté comme une zone taudis insalubre et dangereux », prouve l'acte prémédité a-t-il appuyé.

Radio Algérie Multimédia