Une soixantaine de personnes s'est rassemblée devant la préfecture de Nantes pour dénoncer le soutien apporté par le président français Emmanuel Macron au pseudo plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, au lendemain de la décision de la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) qui a invalidé définitivement deux accords commerciaux conclus entre le Maroc et l'UE en 2019 sur la pêche et l'agriculture.
Organisé, samedi dernier à l'appel d'un collectif d'associations sahraouies des Pays de la Loire et du nord des Deux-Sèvres, le rassemblement a réuni les membres de la communauté sahraouie de France, toujours en colère contre le président français qui a exprimé, en juillet dernier, son soutien au pseudo plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.
«Pour nous, cette position est un alignement avec le colonialiste marocain», a expliqué un manifestant, Hassan Muilid Ali, rappelant la décision de la Cour de justice européenne qui a annulé deux accords commerciaux sur la pêche et l'agriculture entre l'UE et le Maroc, le 4 octobre dernier.
«Ça légitimise la lutte du peuple du Sahara occidental», poursuit Hassan Muilid Ali, demandant au président français s'il était «contre le droit européen».
Derrière lui, les Sahraouis brandissaient des drapeaux, tout en scandant «Sahara Libre» et «Arrêtez l'occupation».
Dans son arrêt rendu le 4 octobre, la haute juridiction européenne a conclu que «les accords commerciaux UE-Maroc de 2019 en matière de pêche et de produits agricoles, auxquels le peuple du Sahara occidental n'a pas consenti, ont été conclus en méconnaissance des principes de l'autodétermination et de l'effet relatif des traités», d'où leur annulation.
La Cour a, d'ailleurs, souligné le statut «séparé et distinct» garanti au territoire du Sahara occidental en vertu de la charte des Nations unies et du principe d'autodétermination des peuples.
Dans un autre arrêt, la haute juridiction européenne a conclu que les melons et les tomates importés dans l'UE doivent indiquer le Sahara occidental comme étant leur pays d'origine, confirmant, une nouvelle fois, le statut «séparé» et «distinct» dont dispose ce territoire par rapport à celui du Maroc.