L’absence d’une vue d’ensemble territoriale dans le domaine du foncier économique en Algérie va retarder son développement. C’est l’analyse faite, ce jeudi, par l’expert en foncier, Abderrahmane Benyamina.
Dernier convive de la semaine de l’émission « L’invité du Jour » de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Benyamina insiste sur l’existence d’une vue d’ensemble territoriale, afin de pouvoir gérer et développer de la meilleure des manières le foncier économique.
« Le portefeuille financier économique est construit de deux volets. Le foncier économique existant et le foncier futur que l’Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI) et deux autres agences vont pouvoir développer chacun dans son secteur. Toutefois, pour développer le foncier économique, il faut d’abord un aménagement », explique l’expert en foncier.
« Actuellement, l’AAPI est en train de consommer le foncier déjà existant, elle a constitué une cartographie sur une plateforme numérique, fait appel aux investisseurs qui ont répondu et que chacun d’eux a pris sa parcelle de terrain, pour investir chacun dans son domaine. Cela est intéressant, mais l’absence au rendez-vous est cette vue d’ensemble », a-t-il ajouté.
Pour l’orateur, il ne peut pas y avoir de foncier économique sans une vue d’ensemble territoriale. « On ne peut pas parler du foncier économique si on n’a pas une vue d’ensemble territoriale. Cette vue d’ensemble est composée du schéma national d'aménagement du territoire (SNAT), à partir duquel on décide des pôles, des zones et des projets structurants, ainsi que de la loi d’investissement et de la loi du foncier économique », a-t-il indiqué.
La loi fixant les conditions et les modalités d'octroi du foncier économique relevant du domaine privé de l'Etat destiné à la réalisation de projets d'investissement, a été publiée au Journal officiel n.73, en date du 15 novembre 2023.
Elle prévoit en autre la création de trois agences avec pour mission la gestion du foncier économique (industriel, agricole et touristique). Actuellement, seule l’AAPI a vu le jour et elle est chargée de gérer les trois types de foncier.
Selon M. Benyamina, cette situation est préjudiciable pour la gestion du foncier. « L’absence des deux autres agences bloque et freine la synergie, entre les différents secteurs, et crée une discordance au niveau de l’économie », a-t-il noté.
Radio Algérie Multimédia