Conférence à Alger à l'occasion du 60e anniversaire du TNA

Théâtre national algérien
09/01/2025 - 07:22

Une conférence intitulée, «60 ans de création artistique et de défis» a été animée, hier mercredi à Alger, par l'enseignant universitaire, Makhlouf Boukrouh, qui est revenu sur le long parcours militant et citoyen du mouvement théâtral algérien, avant et après l'Indépendance.

Accueillie à l'espace M'Hamed Benguettaf du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), la conférence s'est articulée autour de plusieurs axes, la naissance du théâtre depuis les années 1920, le comparatif avec les théâtres de grandes villes dans le monde et les étapes qui ont marqué le Théâtre algérien postindépendance, notamment.

A l'écoute de l'«histoire et de ses répercussions sur la société», le théâtre algérien puise sa richesse «des contraintes et des difficultés conjoncturelles que subissait le peuple algérien au quotidien», qui avait alors besoin de revivre sa condition autrement avec un regard tourné vers le rire et la dérision, à l'exemple de la pièce de théâtre «Djouha» présentée par Allalou en 1926, explique M. Boukrouh.

La troupe du Front de Libération National (FLN), créée en Tunisie en 1958 et dirigée par le dramaturge et moudjahid Mustapha Kateb, «aura permis d'internationaliser la cause de l'Algérie en guerre et mis sur les rails la réussite du mouvement théâtral algérien qui glanera plusieurs prix dans les différentes manifestations culturelles internationales avant et après l'indépendance», a rappelé l'ancien directeur du TNA.

En perpétuel mouvement, car se référant à la réalité et aux traditions de son public, d'une part, et au théâtre occidental, d'autre part, le théâtre algérien, qui n'«avait alors rien à envier aux théâtres des grandes villes occidentales», devient dynamique et se renouvelle sans cesse, utilisant «les éléments culturels», comme le conteur et le narrateur, pour créer une forme théâtrale accomplie, a précisé M. Boukrouh.

Revenant sur le décret de création du Théâtre national algérien, le conférencier a relevé les aspects concluants d'une telle décision, rappelant que «la nationalisation de l'ancien Opéra d'Alger, le 8 janvier 1963 et la création du TNA, s'inscrivait dans la continuité du Mouvement théâtral algérien, faisant de cet établissement la première institution culturelle officiellement consacrée par les textes de loi de l'Algérie indépendante».

De nombreux auteurs algériens se sont inspirés de dramaturges occidentaux, et chaque génération d'artistes a «marqué de son empreinte les pièces jouées et les thématiques abordées avec un style singulier, adaptant leurs contenus à la spécificité socioculturelle algérienne», a encore rappelé M. Boukrouh.

APS