Redha Hechlaf : « Il y a une réelle dynamique économique en Algérie »  

Redha Hechlaf : « Il y a une réelle dynamique économique en Algérie »  

15/04/2025 - 13:57

Le remplacement par le président de la République de l’agence Algex par deux entités distinctes, l’une dédiée à l’importation et l’autre à l’exportation, est fortement applaudi par les opérateurs économiques présents, lundi dernier, à la Rencontre d’affaires présidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Ces applaudissements témoignent, selon le vice-président du Conseil pour le renouveau économique algérien (CREA), Redha Hechlaf, d’un soulagement général à la lumière de cette décision au profit de la sphère économique de la dissolution de cette agence sensée être un outil de protection du produit national et sa promotion à l’international.

Intervenant à l’émission « L’Invité du jour », de la chaine 3 de la Radio algérienne, M. Hechlaf a présente certaines raisons de la mise à mort de l’Algex, considérant que « cette agence destinée à promouvoir l’exportation n’avait aucune connaissance du marché pour pouvoir décider quels  produits importer et pas d’autres ».

Algex a créé des amalgames

« Nous avons toujours dit d’éviter de faire de l’amalgame. Or Algex a fait l’amalgame entre les produits destinés à la revente en l’état et les importations de consommables destinés au fonctionnement de la production nationale », déclare-t-il, soulignant néanmoins qu’il fallait faire la différence entre les produits destinés directement à la consommation et les produits  importés par des sociétés qui font la revente en l’état mais qui sont destinés à l’industrie.

L’invité de la radio n’a pas manqué de rappeler que ladite agence est devenue avec le temps « un frein pour l’industrie nationale », citant l’exemple de cette société  spécialisée dans l’importation de l’acier industriel spécifique.

« Cette société existait depuis 1963, fournissait tous les aciers spéciaux pour l’industrie, participait au maintien de son parc industriel, s’est vue travailler au ralenti, qu’elle n’arrivait pas à importer pour répondre aux besoins de l’industrie nationale. Elle s’est retrouvée, grâce à l’Algex, obligée de travailler avec des aciers qui ne durent pas », a-t-il relevé, rappelant que cela a retardé le développement de l’industrie, augmenté les surcouts des aciers et diminué la productivité des industriels.

« Souvenons-nous, rappelle l’orateur, que lorsque l’Algérie était traitée de tous les noms quand elle voulait protéger ses produits alors que des puissances du libéralisme nous pondent aujourd’hui des textes pour protéger leurs économies ».

Eviter les erreurs du passé

Et d’appuyer que « la décision de l’Algérie de protéger son économie est judicieuse sans faire l’amalgame dès le début », critique le vice-président du CREA, faisant allusion à l’Algex, estimant que « ces erreurs doivent-être évitées avec les deux agences créées en remplacement de l’Algex et chargées du commerce extérieur ».

En tant que force de proposition, le CREA s’implique avec ces nouvelles agences annoncées par le président de la République lors de son discours devant les opérateurs économiques du pays. « Nous allons travailler avec ces nouvelles agences, car nous sommes organisés en filière et pouvons déterminer la liste des produits à importer », a-t-il avancé. Connaissant leurs filières, se justifie-t-il, les opérateurs économique peuvent aider à bien définir quels sont les produits destinés à des sociétés de soutiens à l’industrie.

Il faut une grande veille industrielle

Pour Redha Hechlaf, « le travail qui devait se faire est celui d’une veille sur le marché national », laissant entendre que « ce travail n’a pas été fait ou mal fait », tout en notant le fait « quand il n’y a pas de tension sur un produit c’est que ce dernier est disponible, mais dès lors que le produit se raréfie nous avons des tensions sur le produit, les prix augmentent conformément à la logique de l’offre et la demande du marché ».

L’exemple frappant du lait en sachet est toujours d’actualité, selon lui, ajoutant que « le jour où on a eu des quantités supplémentaire de poudre du lait, on en produit plus et la tension a baissé ».

La solution de certaines problématiques selon lui, ne se limite pas à l’import/export des produits. « Il faut que nos importateurs deviennent des industriels pour produire localement », suggère-t-il, car, argumente-t-il, « la valeur ajoutée est dans la production ».

Dans ce sens, il rappelle qu’«on a commencé un bon bout de chemin et on aurait pu faire beaucoup mieux. Avec ces mesures, on devrait y arriver ». 

Pour preuve, explique-t-il, en 2019, l’industrie participait à 3% sur le PIB national. Et depuis 5 ans, nous sommes passés à 7%, s’approcher des 12% escomptés pour les prochaines années.

« Il y a de bons signes », optimise l’invité du jour, puisqu’il y a quelques 13 000 projets inscrits à l’AAPI et entre 2023 ou 2024, comme il y a 400 000 nouveaux inscrits à la CNAS. D’où l’idée qu’il y a un nombre de projets sur les 13 milles qui ont démarré. 

« Nous sommes optimistes que ces chiffres deviendront plus importants, en 2026, avec le démarrage de tous ces projets en cours, en ce sens qu’il y a une réelle dynamique », conclut-il.

Radio Algérie Multimédia