Said Ayachi : « Il est temps de demander réparation des préjudices causés par les colonisateurs »  

Said Ayachi : « Il est temps de demander réparation des préjudices causés par les colonisateurs »  

17/02/2025 - 13:53

Victoire cinglante de la diplomatie algérienne à ce 38e Sommet de l’Union africaine marqué par l’élection de la diplomate algérienne Haddadi, face à une rivale marocaine, dont le royaume n’a pas lésiné sur les moyens pour la propulser à la vice-présidence du CPS africain, a souligné, ce lundi, Said Ayachi, militant de la solidarité et des droits humains.

« Le Makhzen a vainement cru encore pouvoir user de ces manœuvres de corruption pour pouvoir imposer sa candidate », a indique l’intervenant à l’émission « L’Invité du jour », de la chaine 3 de la Radio algérienne, notant que « mal lui-t-on pris, parce que confondant les Européens, acquis à sa cause, aux Africains pour rééditer d’avoir placé la machine de guerre au niveau de l’Union européen ».

« Cet échec, s’est traduit, d’abord parce que l’Algérie bénéficie d’une aura certaine au niveau du continent de l’Afrique. Cette considération est, dit-il, ouvertement déclarée par les pairs africains s’est vérifiée dans les urnes, au bénéfice de Mme Haddadi ». Et puis, enchaine-t-il, « le projet politique proposé par l’Algérie est que notre pays est au service de l’Afrique. »

Et de réaffirmer que « l’Algérie n’est pas revenue à l’Union africaine par effraction ». Depuis l’action de l’Algérie, explique Said Ayachi, sous la houlette du défunt fondateur de l’UA, Ahmed Ben Bella en l’occurrence, était pour la décolonisation de l’Afrique, rappelant que l’Algérie a soutenu pas moins de 15 mouvements africains de libération.

« Toute l’Afrique est reconnaissante, à travers les générations qu’ont connu les gouvernements africains », soutient l’intervenant, soulignant que l’Algérie est consciente de son image, demeurée intacte sur le continent africain. « Le respect et la considération qui lui sont dus sont exprimés encore une fois à travers les urnes, appuie-t-il.

Réparer les injustices faites au continent africain

« L’heure est d’ouvrir le dossier des réparations des dommages causés par le colonialisme », revendique M. Ayachi, 50 ans après la décolonisation. Ce dossier est ouvert en son temps, dit-il, en faisant référence au slogan choisi pour la 38e session de l’Union africaines. « Ce dernier a mis 50 ans pour partir laissant derrière lui le Sahara occidental à décoloniser », fait-il remarquer.

« Après le combat libérateur, les gouvernants d’aujourd’hui se battent pour le développement de l’Afrique. Et qui dit développement, enjoint-il, doit regarder l’histoire et se dire qu’il y avait quelqu’un qui nous a exploités et spoliés nos richesses, et que ces mêmes colonisateurs se battaient pour demander réparation aux uns et aux autres », rappelant qu’après les guerres qui se sont produites en Europe, le perdant était toujours tenu de réparer les dommages causés.

« Réparer, c’est aussi développer »

« Le principe de la réparation est un principe internationalement reconnu, voire qu’il est même dans les gènes de l’Humain de demander réparation.

Réparer, certes c’est se faire justice et certains pays, selon lui, l’ont bien compris, citant l’exemple de l’Allemagne qui avait, quatre ans plus tôt, dédommagé la Namibie pour ce qu’elle y a fait, en allouant une aide de développement substantielle. 

« En Afrique, nous avons le droit de demander, au colonisateur, réparation pour avoir profité de nos richesses et réparer les injustices faites chez nous, reste un droit », faut-il savoir. 

Et rappeler que « ces injustices ne sont pas seulement matérielles mais sont aussi morales et culturelles », arguant que «le débat lancé a été lors de la 38e Sommet africain », qui s’est achevé, hier dimanche.

« L’UA ne reconnait pas la pseudo-carte du Makhzen »

Concernant le dossier sahraoui, l’orateur applaudit que le Maroc a reçu « un énième revers ». Il n’y a, dit-il, que certains pays de mauvaise foi qui croient à la carte du Maroc à la quelle est annexé le territoire sahraoui.

Les frontières du Sahara occidental, rappelle le président du Comité de solidarité avec le peuple sahraoui, sont celles se trouvant sur la carte de l’Union africaine. Si certains pays, sous injonction de Tel-Aviv, continuent à s’amuser de croire à cette « carte imaginaire », cela est fait en dépit du droit international.

A travers toutes les juridictions internationales qui se sont penchés sur le dossier, il n’y a pas de Sahara occidental inclus sur la carte du Maroc et l’UA ne peut que reproduire les frontières internationalement reconnues, réaffirme l’invité de la chaine 3.

Radio Algérie Multimédia