« Le défi d’aujourd’hui et d’être un syndicat de réflexion, d’échange et un syndicat d’idées, sinon on risque de perdre des plumes », estime ce dimanche le Secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout, sur les ondes de Radio Algérie internationale (RAI).
« C’est une nouvelle révolution qui s’installe, en parallèle des réformes et des transitions tous azimuts entreprises dans le monde et à l’intérieur du pays », dit-il, à la veille de la célébration du double anniversaire de la création du syndicat historique, l’UGTA, et la nationalisation des hydrocarbures qui revient chaque 24 février.
« Le syndicalisme ce n’est plus un jeu de hasard. Il faut avoir cette capacité de se défendre en produisant des idées », insiste le chef de la Centrale syndicale, jugeant qu’« on est en retard par rapport à la philosophie du syndicalisme contemporain, qui n’est pas faire des grèves et des démonstrations de force ».
Présentement, dit-il, l’UGTA est appelée au dialogue social, lancé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sur les réformes et la question économique, enjoignant « ce qui nous renvoie à cette fameuse tripartite pour voir quelle est la part de chacun. Pour M. Takdjout, ce n’est pas le formel qui importe à l’UGTA, mais plutôt d’asseoir une discussion permanente pour réguler les choses économiques, financières et sociales et s’imprégner de cette philosophie qui fait d’une entreprise un outil de création de richesse, aux employeurs d’aller plus loin dans la confiance et évacuer toute méfiance, justement par le dialogue.
Il y a lieu d’accompagner les réformes et savoir si elles sont faites pour produire des avancées ou, au contraire, nous mènent à une régression, dont les travailleurs sont les premiers à subir les répercussions inhérentes, comme les licenciements.
En outre, il y a d’autres thématiques qui posent problème comme la question de la transition climatique, qui est, à titre d’exemple, parmi les problématiques à prendre en main. Et pour ce faire, il faut s’impliquer afin de trouver des solutions par des négociations et des concertations.
Le S.G de l’UGTA n’a pas manqué d’exprimer son satisfecit quant aux « conquêtes sociales », sous la houlette du président de la République, citant les augmentations salariales, les logements sociaux, l’indemnité pour deux millions de chômeurs, la santé et l’éducation restées publiques, etc.
Aujourd’hui, poursuit-il, en tant que syndicat, on enregistre un certain nombre d’avancées sur les questions salariales et sur le plan économique il y a toute une batterie de mécanismes pour relancer l’économie et la renforcer.
L’UGTA accomplit un noble rôle national
Évoquant l‘historique du syndicat, M. Takdjout, souligne « en réalité, l’UGTA rappelle beaucoup de choses, à savoir : le militantisme pendant la Guerre de libération nationale, et tout le processus de développement du pays après l’indépendance, ainsi que toute une période douloureuse de la préservation de l’héritage de la Révolution d’indépendance.
Et de rappeler son grand rôle d’engagement lors de la décennie noire.
« Souvent on nous dit qu’on ne fait pas assez pour nos travailleurs, l’UGTA n’est pas née d’une situation donnée, mais plutôt d’une situation de survie et de préservation et de la mise en place d’une République qui nous retient et fait de nous un aiguilleur beaucoup plus national que social », relève-t-il.
Et d’ajouter : « on ne se limite pas à la question sociale, on nous demande d’occulter cette partie historique, et là, nous sommes rappelés à l’ordre pour une mission noble qui est celle de la ligne nationale et de porter aussi la voix des travailleurs en défendant leurs intérêts moraux et matériels ».
Radio Algérie Multimédia