Karim Zaghib plaide pour la création d’une « Ecole de la batterie » en Algérie

Karim Zaghib plaide pour la création d’une « Ecole de la batterie » en Algérie

07/04/2025 - 13:57

Faire profiter le pays de son expertise, le pays a fait appel à une compétence algérienne de renommée internationale pour le développement de la filière lithium. A l’occasion d’une journée scientifique en Algérie, le spécialiste mondial Karim Zaghib a découvert la richesse  en minerais, dits critiques.

Plusieurs rencontres avec le ministre de l’Energie et des scientifiques, depuis 2022, ont été couronnées par mettre en œuvre les premiers jalons d’une coopération en matière de fabrication de batteries à lithium dans le cadre de la vision algérienne de « l’énergie circulaire ».

« L’Algérie réfléchit sur son industrialisation au lieu de dépendre des pays asiatique ou européens. Surtout qu’elle possède l’écosystème approprié et en a les atouts : les minerais et les métaux rares», indique ce lundi l’intervenant à l’émission « L’Invité du jour », de la chaine 3 de la Radio algérienne.

Sollicité par l’Algérie, Karim Zaghib, spécialiste en génie chimique, s’en réjouit et considère que son pays est un producteur potentiel d’autant que « l’Algérie possède les capacités et surtout l’écosystème requis pour sa transformation énergétique à savoir le fer, le phosphate et le lithium.

L’Algérie un potentiel producteur

L’Algérie, fait-il constater, fait désormais partie du club des pays producteurs de ce minerai, dit rare, se trouvant en Chili, en Bolivie, en Argentine, en Australie et le Canada, où il est établi depuis 31 ans.

 « Ce triptyque de minerais indispensables pour la fabrication de la cathode et de la cellule de stockage de l’énergie électrique est un atout majeur pour cette transformation», explique-t-il, préférant les deux ressources propres, à savoir l’éolienne et le solaire, surtout, dit-il, « l’Algérie est riche aussi de silicium pour en faire ses propres panneaux solaires, qui est une technologie mature et pas couteuse ».

« Quelques 300 kilomètres carrés, dont le niveau solaire est très élevé, dit-il, sont capables de fournir de l’électricité pour l’Algérie et pour l’Europe ». Le Focus, selon lui est « de transformer ce lithium et le silicium pour en fabriquer les panneaux solaires ».

Le rêve de développer la filière tient à cœur celui qui est connu dans le monde par le « Maitre de la batterie ». Il estime que « l’Algérie a les atouts de sa transformation énergétique soutenue par la ressource humaine et un climat favorable pour aller de l’avant ».

Cette filière peut occasionner la création de pas moins de 100 000 emplois, fait-il savoir, appelant à la création d’«une Ecole de batterie » pour la maitrise de la transformation des minerais critiques et la mise en œuvre d’une chaine de fabrication locale et à l’international.

Accélérer la cadence de la transformation énergétique

Le lithium est très demandé dans le monde, dit-il, voire même stratégique et peu de nation en ont la matière première.

« Il faut aider l’Algérie à réfléchir sur ce levier de la transition énergétique permettant, selon lui, de préserver la rente pétrolière et gazière aux générations futures. L’Algérie est capable donc de réaliser cette transformation et en faire un pays pionnier dans la production des batteries électrique à base de l’lithium ».

Il révélera qu’un club algérien est mis en collaboration avec sa petite équipe dans le but de mettre en œuvre l’innovation requise afin de réaliser « son rêve algérien », après avoir aidé son pays d’accueil en y contribuant à l’électrification du réseau des bus au Canada, et par ailleurs électrifier pas mal de marques de voitures à travers le monde, dont Tesla.

Pour concrétiser cela en Algérie, un plan de travail est en élaboration afin de passer aux choses sérieuses, révèle M. Zaghib, insistant sur le facteur temps. « Il faut accélérer la transition énergétique », martèle-t-il.

On doit avoir une stratégie nationale, insiste l’expert, incluant les universités, les instituts et toutes les compétences possibles pour « rétablir l’écosystème idoine autour de la matière première qu’est le lithium qui, encore une fois, a besoin du cuivre et du graphite disponible en Algérie.

« On est en train de réfléchir sur le court, moyen et long terme, à savoir transformer nos minerais et nos minéraux critiques, la fabrication de la cathode, la cellule, la R&D, l’innovation et, enfin, l’industrialisation et la commercialisation », soutient-il.

L’homme aux mille brevets, met l’accent sur « le développement d’une industrie algérienne pour transformer nos pierres localement par des compétences nationales et ne plus penser à exporter la pierre à l’état brut à l’étranger ».

S-B-Radio Algérie Multimédia