La lutte contre le trafic de drogue se durcit et l’Etat sévit drastiquement pour éradiquer le fléau social qui gagne en ampleur dans la société algérienne, tout âge compris. En effet, un projet de loi est soumis à l’APN à l’objet de cerner le problème tout en protégeant les mineurs, enrôlés malgré eux dans l’engrenage de la vente de la drogue ou sa consommation.
C’est ce qu’a annoncé ce lundi le chef service de psychiatrie pédiatrique à l’EHS de Chéraga (Alger), le Professeur Abdelkrim Messaoudi, sur les ondes de la chaine 3 de la Radio algérienne.
Intervenant à l’émission « L’Invité du du jour », le professeur Messaoudi estime que « cette loi vient à juste titre pour renforcer le dispositif juridique et mettre un terme au processus de complication d’une situation où les enfants sont rongés par ce phénomène qui s’étend dans les rues et en milieu scolaire ».
Le projet de loi prévoit, en effet, un durcissement des peines qui peuvent aller jusqu’à 30 ans de prison, voire la peine de mort en cas d’incitation et/ou utilisation des mineurs aux abords des écoles, a-t-il fait savoir.
Cette loi vient justement, dit-il, « renforcer » et « fixer les charges à tous les niveaux de ce fléau ».
« Parmi ses articles, la protection des mineurs et des personnes en difficultés car, explique le spécialiste, il a été constaté sur le terrain certaines situations où les mineurs font l’objet d’abus pour les utiliser soit en matière de consommation ou pour la vente de drogue ».
Des tests périodiques en milieu du travail
Ce qui est intéressant dans cette loi, selon lui, « elle clarifie et fixe à la fois les règles sur le plan juridique ou en matière de prise en charge, de prévention et des soins à prodiguer aux personnes en situation compliquée ».
Parmi les dispositions de ce projet de loi, figure la réglementation des examens périodiques en milieux du travail et scolaire.
Selon l’orateur, « cette loi permettra, en effet, des tests anti-drogue à l’embauche et permettra également à l’employeur de procéder au contrôle de ses employés ».
C’est une manière, dit-il, de lutter contre cette consommation, notamment dans des secteurs très sensibles où l’erreur n’est pas permise à l’instar du secteur de la santé, où « le contrôle doit être systématique, de manière périodique » de manière à « évaluer l’état des employés et surtout de lutter à titre préventif contre le phénomène.
Prévenir mieux que guérir
Devenue une réalité et présente à tous les niveaux, surtout parmi les adolescents, la répression à elle seule n’est pas suffisante, voire inefficace sans la prévention.
« C’est ce qu’il faut pour les élèves », souligne-t-il jugeant « plus approprié d’aller vers les écoles dans le sens préventif ».
« Il s’agit d’un secteur qu’il faut développer, avec un programme en collaboration avec le secteur de la santé, les association et les organisations de jeunes en renforçant la prévention plutôt ».
La loi suggère, d’ailleurs, souligne le professeur, de travailler en réseaux pour aller dans les établissements scolaires en impliquant les organisations et les associations de jeunes qui ont un rôle important à jouer dans le cadre des campagnes de sensibilisation.
Et de recommander : « plus cette dernière est efficace, plus on évitera d’atteindre un stade adductif compliqué et impactera positivement l’injonction thérapeutique. »
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