Le CODESA exprime sa "pleine" solidarité avec Aziz Ghali, victime d'un harcèlement judiciaire

Le CODESA exprime sa "pleine" solidarité avec Aziz Ghali, victime d'un harcèlement judiciaire

الصحراء الغربية
15/05/2025 - 18:05

Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (CODESA) a affiché jeudi sa "solidarité pleine et inconditionnelle" avec le président de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), Aziz Ghali, victime d'un harcèlement judiciaire et d'une campagne de diffamation acharnée, orchestrée par des médias pro-gouvernementaux marocains.

"Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (CODESA) exprime sa solidarité pleine et inconditionnelle avec le défenseur des droits humains, Dr Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), face aux mesures répressives et restrictives imposées par les autorités marocaines à son encontre et à l'encontre des membres de l'AMDH", a écrit le collectif sur les réseaux sociaux.

Il a appelé, dans ce contexte, à l'unité et à la coopération pour lutter "ensemble contre les auteurs de violations des droits humains".

En effet, Aziz Ghali a de nouveau été convoqué par la police judiciaire de Rabat pour une audition lundi prochain. La convocation adressée par les services de lutte contre la cybercriminalité, appelle Aziz Ghali à se présenter aux services de sécurité relevant de la circonscription de Rabat dans le cadre d'une enquête préliminaire menée sur instruction du parquet, sans préciser la nature de l'affaire concernée.

Aziz Ghali est à son énième convocation ces derniers mois. Depuis décembre dernier, le président de l'AMDH qui s'apprête à passer le flambeau, est dans la tourmente en raison de ses prises de position en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui et pour avoir refusé de faire l'impasse sur les violations commises par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés.

Ce défenseur marocain des droits humains dénonce régulièrement les entraves à la liberté d'expression et de rassemblement imposées aux militants sahraouis dans les territoires occupés.

Pour Aziz Ghali et l'AMDH, "la défense des droits humains ne peut souffrir d'exception géographique ou politique" et "ne peut être à géométrie variable".

Dans un entretien à un média local, fin 2024, Ghali a rappelé la position de l'AMDH, favorable à l'autodétermination du peuple sahraoui, plaidant pour des négociations avec le Front Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara occidental.

Cette sortie médiatique lui a valu une plainte, déposée par un avocat répondant au nom de Faiçal Oumerzoug. Ce dernier a réclamé la dissolution de l'AMDH, jugeant ses déclarations comme "portant atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc".

Dans une décision rendue le 22 janvier, le tribunal de première instance de Rabat a estimé qu'il n'était pas compétent pour statuer dans le procès intenté par ledit avocat. Cette nouvelle convocation soulève de nombreuses questions sur son timing à l'approche du 14e Congrès national de l'organisation, prévu du 23 au 25 mai, après plusieurs semaines d'attente de l'autorisation du ministère de l'Intérieur.

Ces derniers mois, l'accès aux financements et aux espaces publics devient de plus en plus difficile pour cette organisation.

Face à ses prises de position, les autorités marocaines ont développé un arsenal de mesures visant à entraver le travail de l'AMDH. L'association fait face à des obstacles administratifs permanents qui compliquent son fonctionnement quotidien, alors que les accusations de trahison et de séparatisme pleuvent sur ses membres.

Source
APS