« L’attente des chefs d’entreprises en termes de révision des textes régissant l’activité économique est énorme après près de 3 années de crise », affirme Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne. Selon lui, « les chefs d’entreprises sont aujourd’hui affaiblis ». Il recommande d’aller « vite dans la mise en œuvre d’un nouveau cadre légal régissant l’activité économique, tout azimut, aux standards internationaux ».
« Nous devons amarrer notre économie à ce qui fonctionne ailleurs », assure Sami Agli. « Aller vers un nouveau Code des investissements c’est bien, c’est demandé et c’est indispensable. Mais il ne faut pas refaire les mêmes erreurs. Il faut le faire d’une manière totale et le promulguer avec ses propres textes d’application. Une trentaine de textes d’application du Code d’investissement de 2016 ne sont toujours pas parus », insiste le chef d’entreprise.
Pour autant, « il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, ce code doit être réfléchi pour ne pas retomber dans ce que le président a critiqué à savoir l’instabilité réglementaire », prévient Sami Agli, qui rappelle que « le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a insisté sur la stabilité des textes régissant l’activité économique pendant au moins dix ans ».
Le Code de la dernière chance
Le président de la CAPC souligne également « la nécessité de mettre en adéquation ces textes juridiques avec la réalité que vit le chef d’entreprise ». Pour Sami Agli, « il s’agit de la dernière chance pour réussir la relance et le renouveau économiques, indispensable pour l’Algérie ».
Toujours selon lui, pour relancer l’investissement, il faut un cadre réglementaire « attractif ». Il appelle à « renforcer les avantages existants et ne pas perdre les acquis ». « Les organisations patronales ont formulé des propositions mais malheureusement, nous n’avons pas été associés à l’élaboration du nouveau Code d’investissement », regrette le président de la CAPC.
Sami Agli relève, pour autant, que « le président de la République a été clair et qu’il a montré le cap, notamment en recevant et en écoutant le patronat ». Mais le président de la CAPC insiste, « une fois les orientations données, les textes doivent être applicables et en adéquation avec la réalité que vivent les chefs d’entreprises ». Selon lui, « la concertation est le maitre mot et le patronat est un partenaire des pouvoirs publics ».
Sami Agli : « les exportations viennent avec l’investissement »
Le Président de la CAPC rappelle également la nécessité de faciliter l’accès au foncier industriel. « Il faut aller vers la création de zones industrielles tout au long de l’autoroute et créer des pôles d’excellence basés sur les vocations des régions ».
Concernant l’accord d’association avec l’UE, le Président de la CAPC recommande de renégocier avec le partenaire européen de façon à rétablir l’équilibre des échanges. Pour éviter d’être dominer par l’importation, « il faut que la loi change et encourage l’investissement, car les exportations viennent avec l’investissement ».