En plus de son rôle de défenseur de la souveraineté nationale et de son engagement sans faille dans la lutte contre le terrorisme, qui lui a valu une reconnaissance internationale, l’Armée nationale populaire (ANP) s’est montrée toujours présente auprès des Algériens pour leur apporter aide et assistance durant les différentes catastrophes naturelles qui ont frappé le pays.
Pendant les 60 années de son existence et conformément aux dispositions constitutionnelles, l’armée algérienne a toujours assumé sa mission humanitaire avec beaucoup de dévouement à la nation dont elle est issue.
L’humanitaire, l’autre mission de l’ANP
Sollicitée lors des catastrophes naturelles, l’armée nationale s’est toujours mise aux premiers rangs en mobilisant ses détachements avec leur discipline infaillible et leurs gros moyens afin de venir en aide aux victimes, les secourir, protéger leurs biens et prévenir contre les conséquences sanitaires et sécuritaires qui découlent, généralement, de ces drames.
Il est difficile de recenser toutes les interventions de l’ANP, tant elles sont nombreuses. Mais rien que l’énumération des principales missions de ses détachements lors des grandes catastrophes naturelles suffit à donner un aperçu sur son engagement auprès du peuple.
Ses interventions lors du séisme de Chlef, du 10 octobre 1980, celui de Boumerdès du 21 mai 2003, lors des inondations de Bab El Oued, le 10 novembre 2001, et celles de Ghardaïa, le 1er octobre 2008, autant d’opérations de grande envergure, toutes menées en un temps record, sans oublier les opérations de désenclavement des régions bloquées par les chutes de neige (février 2012), ou encore sa mobilisation sans relâche face aux incendies qui ont ravagé plusieurs régions dans le nord du pays pendant l’été 2021… Ces quelques interventions témoignent amplement de l’engagement des forces de l’ANP.
En intervenant, les unités de l’ANP ne se limitent pas à parer aux urgences. Elles apportent un réconfort aux victimes en leur assurant, en outre, les premiers soins d’urgence, l’approvisionnement en énergie, en moyens nécessaires à l’ouverture de voies et routes, l’acheminement des aides alimentaires et la préservation de la sûreté publique.
La reconnaissance exprimée, à chaque intervention, par les sinistrés d’une façon particulière, et l’ensemble des Algériens d’une façon générale, traduit la cohésion existante entre l’armée et le peuple.
Même au péril de leurs vies…
En effet, les soldats de la nation montrent en toutes les circonstances, mêmes les plus dramatiques, leur dévouement au peuple en se mettant au travers du danger même au péril de leurs vies. C’était le cas lorsque six éléments de l’ANP ont péri dans les incendies qui ont ravagé les montagnes de la Kabylie en 2021, alors qu’ils combattaient les flammes et tentaient de sauver des citoyens.
L’émoi et le chagrin national qui s’est exprimé à travers les quatre coins du pays et les larmes versées sur les âmes des six braves militaires, ont démontré une fois de plus le lien étroit, familial et patriotique qui unit le peuple et l’ANP.
L’arme de la prévention
En plus de ses interventions salvatrices lors des nombreuses catastrophes naturelles qu’a vécues le pays, l’institution militaire a démontré ses capacités à édifier des chantiers pharaoniques pour renforcer les capacités nationales en matière de lutte contre les conséquences des changements climatiques. La construction du barrage vert permettant de lutter contre la désertification et l’avancée du désert en est un parfait exemple.
Toujours en matière de prévention, l’armée investit dans les moyens lui permettant de mener à bien ses missions humanitaires.
En 2008, l’ANP s’est dotée d’un Régiment Polyvalent du Génie, dont la mission est « la reconnaissance des régions sinistrées, le déploiement des engins du génie, de ponts pour le franchissement, la recherche et le sauvetage, d’assurer la potabilité de l’eau, la lutte contre les incendies, l’assistance médicale, les premiers soins, l’évacuation sanitaire, la lutte contre la propagation des épidémies dans les zones sinistrées, la régulation de la circulation routière, l’approvisionnement et le soutien multiforme ainsi que la protection des personnels civils et militaires sur les lieux des possibles sinistres ».
Selon les chiffres avancés en 2015, ce régiment dispose de capacités lui permettant d’ouvrir « jusqu’à 120 km de pistes/j ou l’hébergement de 10 000 sinistrés et l’approvisionnement en vivres de 30 000 autres par jour, l’approvisionnement jusqu’à 80 000 personnes en eau potable ou soigner 3000 blessés par jour. »
Perfectionner ses instruments et former ses détachements pour de meilleures interventions
Nul ne peut ignorer le rôle central et essentiel qu’assure l’armée durant les catastrophes naturelles. Même les grands Centre d’études lui reconnaissent une compétence avérée dans l’accomplissement de ses missions humanitaires.
Pour optimiser davantage ses capacités, notamment au regard de la multiplication des catastrophes engendrées par les bouleversements climatiques qui n’épargnent désormais aucune partie de la terre, les hautes autorités du pays et les responsables du ministère de la Défense nationale (MDN) ont investit dans l’acquisition des moyens, l’élaboration des stratégies nationales et la formation de son personnel dans la prévention des populations face aux catastrophes naturelles. Des séminaires et des formations ont été organisés par le ministère de la Défense portant entre autres sur « Les risques majeurs et l'intervention de l'Armée nationale populaire lors des catastrophes », destiné à élever les capacités d'intervention et promouvoir la coopération entre civils et militaires dans ce domaine.
Lors d’un séminaire organisé récémment au Cercle national de l’armée, sous le thème «La prévention et la gestion des risques majeurs : pour un renforcement de la coopération civilo-militaire», le général de corps d'armée, Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) a indiqué que « nous assistions, dernièrement, à un accroissement inédit des catastrophes à travers le monde, aussi bien en nombre qu'en intensité, ce qui constitue un véritable obstacle au développement durable», avant d’appeler à l'élaboration d'un plan de résilience afin d'identifier les points faibles à travers tout le territoire et éviter ainsi les catastrophes soudaines. Pour le chef d'état-major de l'ANP, l'accroissement de ces catastrophes et leur effet sur les personnes et les biens, en sus des enseignements tirés des catastrophes précédentes «nous interpellent tous, aujourd'hui, afin d'adopter impérativement des méthodes et des précédés scientifiques modernes».