Las du mutisme de la communauté internationale face aux exactions répétées de l’occupant marocain dans les territoires sahraouis notamment la rupture du cessez-le-feu et l'agression, il y a un an, à El-Guerguerat, le Front Polisario a décidé de reprendre la lutte armée dans l'espoir de "changer les choses", écrit la revue Ballast publiée en France et en Belgique.
"Aux abords de la muraille de sable érigée sur 2.700 kilomètres par le Maroc pour isoler les territoires du Sahara occidental qu’il occupe depuis 1975, les combats ont repris voilà un an", souligne mercredi sur son site internet Ballast dans un article sous le titre "Sahara occidental, la dernière colonie du continent africain".
En 1991, un cessez-le-feu était conclu entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. Après trente ans de gel d’un conflit qui a fini par sombrer dans les limbes diplomatiques et médiatiques, les combats ont repris fin novembre 2020, après l'agression de l'occupant marocain lancée contre des civils sahraouis à El-Guerguerat dans le sud-ouest du Sahara occidental, rappelle la revue, animée par une trentaine de militants-bénévoles, de France et de Belgique.
Le Front Polisario, qui dénonce aujourd’hui "le mutisme de la communauté internationale et de ses instances à leur tête l’ONU, face aux exactions répétées de l’occupant marocain", tente, à travers le retour aux armes, d’ouvrir une issue politique à ce conflit de décolonisation oublié, gelé depuis le cessez-le feu, tient à préciser Ballast.
"Nous voulons la paix, mais s’il faut en passer par la guerre pour vivre libres et récupérer notre terre, nous l’assumons", confie Lamira, une habitante du camp de Boudjdour, citée dans la revue. "Nous sommes restés trop longtemps la bouche fermée, seule une guerre peut changer les choses", a-t-elle confié à Ballast.
Par ailleurs, la revue tient à souligner que depuis 1976, trois générations sont nées dans les camps de réfugiés, dans la région de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie). Et dans les camps, "tout le monde applaudit à la reprise des armes", après trente ans d’un statu quo entre guerre et paix, sans avancée vers la résolution du conflit.
Pourtant, ajoute Ballast, après le départ des colons espagnols, en 1975, l’ONU et la Cour internationale de justice ont reconnu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, "une décision contestée par le roi du Maroc, Hassan II, qui a vu dans l’occupation de ces territoires une aubaine pour colmater les fissures d’une monarchie alors menacée par sa propre armée et noyer, dans un élan de chauvinisme, toute contestation politique interne".
Et de rappeler que les accords de 1991 prévoyaient la tenue d’un référendum d’autodétermination sous l’égide des Nations unies. Une force onusienne, la Minurso, a même été créée pour en superviser l’organisation. Mais le régime marocain n’en a jamais voulu. Avec le soutien de Paris, qui se fait son porte-voix au Conseil de sécurité de l’ONU, le roi Mohamed VI défend contre les résolutions de la communauté internationale un "plan d’autonomie" dont le Front Polisario ne veut pas, conclut la revue.