Visite du ministre de la Défense de l'entité sioniste au Maroc : « c'est l'Algérie qui est visée », affirme Goudjil  

conseil de la nation
25/11/2021 - 13:45

« C’est l'Algérie qui est visée par la visite du ministre de la Défense de l'entité sioniste au Maroc », a indiqué, jeudi,  Salah  Goudjil,  président du Conseil de la nation.

«Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l'Algérie », a souligné M. Goudjil à l'issue de l'adoption de la loi de finances 2022 par le Conseil de la nation, précisant qu' «aujourd'hui, les choses sont claires avec la visite du ministre de la Défense de l'entité sioniste au Maroc, après celle effectuée par le ministre des Affaires étrangères de cette entité dans ce pays voisin. Ce dernier avait menacé l'Algérie à partir du Maroc et il n'y a eu aucune réaction du gouvernement marocain ».

« Si cette visite avait été celle du ministre du Tourisme ou de l'Economie de l'entité sioniste, elle aurait pu être interprétée comme entrant dans le cadre des relations déjà en place, bien que dissimulées, entre ce pays (Maroc) et l'entité sioniste, mais dès lors qu'il s'agit de la visite du ministre de la Défense de cette entité au Maroc, c'est l'Algérie qui est visée », a affirmé le président du Conseil de la nation. Et de s'interroger : « où sont les frères, où est le monde arabe et où sont  les frères palestiniens ? ».

La visite du ministre sioniste de la Défense, Benny Gantz, mercredi au Maroc, a provoqué la colère et l'indignation de plusieurs associations et représentants de la société civile au Maroc, opposés à la normalisation.

Le régime du Makhzen et l'Entité sioniste ont conclu, lors de cette visite, un accord-cadre visant à "renforcer la coopération sécuritaire entre les services de renseignement marocains et israéliens", un an à peine après la normalisation de leurs relations qui suscite une large contestation au Royaume.

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont réagi avec véhémence à la visite du ministre sioniste, annonçant plusieurs manifestations à l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre courant.

Réitérant «la position constante de l'Algérie à l'égard de la question sahraouie », le président de la chambre haute du parlement a déclaré: « notre position reste inchangée concernant le Sahara occidental. Il s'agit de l'autodétermination d'un peuple et l'Algérie a toujours soutenu l'autodétermination des peuples. Le peuple sahraoui doit jouir de son droit à l'autodétermination ».

«Le peuple sahraoui est libre de choisir son destin. Qu'il choisisse  l'indépendance ou l'annexion à un autre pays, il est souverain dans sa décision », a-t-il soutenu.

« Nous avons vécu des années de colonisation où était clamée l'Algérie française. Aujourd'hui il est question du Sahara marocain! », a ajouté M. Goudjil.  

« Le Sahara occidental n'est pas marocain », en témoignent les organismes internationaux, avec à leur tête l'ONU.

M. Goudjil a salué relations de l'Algérie avec l'extérieur concernant les questions internationales, soulignant que l'Algérie a fait entendre sa voix concernant les questions palestinienne, sahraouie, malienne et libyenne outre les problèmes qui prévalent dans le continent africain.

« Les relations entre l'Algérie et la France doivent être tirées au clair »

Abordant le sujet des relations entre l'Algérie et la France, le président du Conseil de la nation a indiqué que ces relations doivent être tirées au clair", considérant que la campagne électorale de la prochaine Présidentielle en France s'appuyait sur les anciens "colons".

M. Goudjil a avancé que "nombre de relations liant l'Algérie à d'autres pays doivent être tirées au clair, notamment les relations avec la France". Il a relevé que le colonisateur français, après son départ de l'Algérie, s'est constitué "sous forme de partis, de lobbies et d'associations, autrefois dissimulés, mais décidés, récemment, à se laisser émerger".

De visu, la campagne électorale de la prochaine Présidentielle en France "est principalement axée sur les colons", a-t-il expliqué, soutenant qu'une telle démarche est inadmissible.

Et de rappeler que "l'Algérie n'a pas fait la guerre au peuple français, mais à l'occupation français" et qu'elle "distingue entre le peuple français et l'occupation française".

Dans le même contexte, le président de la chambre haute du parlement a évoqué "les relations importantes" liant l'Algérie et la France, eu égard à la forte communauté algérienne établie en France qu'il faudra "prendre en considération", expliquant que cette approche "correcte" est traduite dans les déclarations du président de la République et du ministre des Affaires étrangères.

"Lorsque la partie algérienne engage le dialogue, elle le mène toujours la tête haute", a-t-il conclu.