Assurer la sécurité alimentaire en permanence constitue, de nos jours, une priorité stratégique pour tous les pays du monde dans le nouveau contexte géopolitique international. Pour l’Algérie, la solution serait-elle dans le développement d’une agriculture intensive ?
Pour le professeur Ali Daoudi, agroéconomiste, « l’on se rend compte en effet aujourd’hui qu’il existe plusieurs paramètres qui peuvent perturber la disponibilité des produits alimentaires » et il nous est exigé d'adopter en urgence une politique qui permet de « sécuriser nos approvisionnements par la promotion de la production nationale, veiller à la disponibilité des stocks, développer nos capacités à placer nos produits sur les marchés extérieurs », mais aussi être proactif dans « nos achats au bon moment lorsque des opportunités se présentent sur les marchés mondiaux ».
Le professeur Ali Daoudi, qui s’exprimait au sein de l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio algérienne, atteste que « nous évoluons dans un environnement de plus en plus empreint d’incertitudes », à commencer par les effets des changements climatiques.
Pour ce qui est de l’agriculture intensive, le professeur rappelle d’abord que l’Algérie est un pays aride et semi-aride, et que « le premier facteur conditionnant l’intensification des cultures est bien l’eau qui est une ressource rare ». Il est donc primordial de maîtriser sa gestion de manière rationnelle, car « c’est là le challenge d’aujourd’hui et de demain », celui de produire plus avec moins d’eau. « Cela relève de l’innovation technologique pour une meilleure gestion de toutes les ressources d’eau disponibles, qu’elles soient superficielles, souterraines ou non conventionnelles (les eaux épurée et recyclée et dessalée) au service de la sécurité alimentaire.
«De mon point de vue, le choix des cultures intensives doit être porté sur les céréales, épine dorsale de notre agriculture (...) On doit exploiter quelque chose comme 150 000 à 200 000 hectares de céréales en irrigué dans le sud du pays ».