C’est une demande qui émane des professionnels du secteur du médicament, mais aussi, l’un des 54 engagements du Président de la République : « la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique atteste de l’intérêt que le président de la République souhaite accorder à ce secteur, qualifié de stratégique », estime Bachir Alouache, Directeur de la régulation et des activités pharmaceutiques au sein de ce nouveau département ministériel. Un avis que partage Redha Belkacemi, président de l’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques : « ce ministère est né de la vision de M. Abdelmadjid Tebboune sur l’objectif d’assurer la souveraineté sanitaire en Algérie.» Une vision confortée par l’apparition de la crise sanitaire mondiale.
Depuis sa création en juin 2020, ce département ministériel concentre ses efforts sur la diversification de la production locale de médicaments pour couvrir le besoin national. Un objectif en phase d’être atteint, affirme Bachir Alouache, puisque : « les trois quarts des médicaments demandés par le marché algériens sont produits localement. »
Une avancée industrielle qui n’est pas sans conséquences sur le budget de l’État. Parmi les objectifs de ce ministère figure la réduction de la facture d’importation. « Une économie de 800 millions de dollars a été réalisée en 2021, en comparaison avec l’exercice de 2019 et cela malgré le contexte de pandémie», explique le directeur de la régulation.
La production pharmaceutique boostée par la crise sanitaire
Ce nouveau département ministériel a démontré son caractère stratégique avec l’apparition du virus de la Covid-19 en Algérie. « Alors qu’au début de la pandémie tous les pays du monde se battaient pour avoir des masques, nous sommes arrivés aujourd’hui à les produire en quantité plus que suffisante », se souvient Redha Belkacemi. « Depuis, nous produisons également les dépistages, les tests PCR et antigéniques », poursuit le président de l’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques.
Après la crise des masques et autres tests, la 3e vague a mis à nu le manque d’oxygène et d’anticoagulants. Là encore, le département de Lotfi Benbahmed a réagi. « Alors qu’ils étaient importés à 100% en 2019, les anticoagulants [Lovenox NDLR] sont désormais fabriqués par un premier producteur algérien [Varenox NDLR] », révèle Redha Belkacemi, qui annonce également qu’un deuxième investisseur compte produire de l’anticoagulant made in Algérie. Le ministère de l’Industrie pharmaceutique a fourni les mêmes efforts pour la production de l’oxygène, qui a été multipliée par 5 en moins d’un an, et sera encore poussée pour atteindre 800 000 litres par jour au début de l’année 2022.
Cap sur la production et l’exportation du vaccin anti Covid-19
Toujours dans le but d’assurer la souveraineté sanitaire, l’Algérie a d’abord importé le vaccin anti Covid-19 avant d’entreprendre, en un temps record, les partenariats nécessaires pour lancer la production des vaccins au niveau local. « Le vaccin anti Covid-19 est produit par le groupe SAIDAL en partenariat avec un groupe chinois. Nous disposons de grandes capacités de production et même d’exportation », explique Redha Belkacemi.
En moins de deux ans, l’Algérie est donc passée du statut d’importateur net à celui d’exportateur sur certains produits pharmaceutiques. Ce retournement de situation confirme la capacité de résilience de l’économie algérienne face aux différentes crises.
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