Réunion mercredi au Conseil de sécurité sur la situation en Syrie  

Conseil de sécurité de l'ONU
08/12/2021 - 12:35

Le Conseil de sécurité des Nations unies tient mercredi une réunion sur le processus politique en Syrie et la situation humanitaire dans ce pays où 90 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

L'un des principaux problèmes pour les membres du Conseil de sécurité sera la situation humanitaire en Syrie, en particulier en ce qui concerne l'acheminement de l'aide humanitaire à travers les lignes de front  internes. Les membres du Conseil pourraient se concentrer sur le contenu du "rapport de fond" du Secrétaire général sur cette question, qui devrait être publié à la mi-décembre, a-t-on indiqué.

La situation humanitaire globale de la Syrie reste "désastreuse" et la détérioration de sa situation économique a exacerbé la crise alimentaire déjà difficile du pays, selon l'ONU.

D'après les chiffres du Programme alimentaire mondial (PAM), 90% des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté, et environ 12,4 millions de personnes, soit près de 60% de la population syrienne, sont désormais considérées comme souffrant d'insécurité alimentaire, ce qui représente une augmentation de 57% depuis 2019. 

Lors d'une la visite le 12 novembre dernier en Syrie, le directeur exécutif du PAM, David Beasley, a averti que "plus de Syriens sont en proie à la faim aujourd'hui qu'à aucun autre moment au cours des dix dernières années de conflit dans leur pays".

C'est dans le nord-ouest du pays que la situation humanitaire "est particulièrement lamentable". Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU, 2,8 millions de personnes dans la région sont actuellement déplacées, dont environ deux millions de personnes vivent dans des camps temporaires. 

Toujours dans le nord-est de la Syrie, la situation humanitaire est également précaire, en particulier compte tenu du niveau d'eau historiquement bas de l'Euphrate, qui a contribué à des pannes de courant, à un accès réduit à l'eau potable, à la perte de récoltes et à une augmentation des maladies d'origine hydrique, a-t-on expliqué.

Selon de récents rapports, le niveau d'eau de l'un des deux principaux barrages fournissant de l'électricité dans le nord-est de la Syrie baisse à un rythme qui pourrait lui faire perdre toute fonctionnalité d'ici la fin décembre, menaçant le bien-être de quelque trois à cinq millions de personnes.

Sur le plan politique, les membres du Conseil de sécurité "suivront de près" toute évolution impliquant le Comité constitutionnel. Etant donné que le comité a fait des progrès "très limités" au cours de la sixième série de réunions en octobre, les membres du Conseil pourraient apporter davantage de soutien politique aux efforts diplomatiques continus de l'Envoyé spécial pour la Syrie, Geir O. Pedersen. 

Ce soutien pourrait se traduire par la publication d'un communiqué de presse appelant toutes les parties à "travailler de bonne foi vers une nouvelle constitution conforme à la résolution 2254".

Le processus politique en Syrie a peu avancé depuis que l'émissaire onusien a organisé le dernier round de la Commission constitutionnelle du 18 au 22 octobre. 

Alors que les délégations ont soumis des projets de textes constitutionnels, elles n'ont pas pu se mettre d'accord sur un mécanisme de révision des textes et n'ont donc pas entamé la phase de rédaction d'une nouvelle Constitution. Elles ne se sont pas non plus mises d'accord sur les dates des futures séries de discussions.

Lors de consultations à huis clos le 15 novembre, Geir O. Pedersen avait expliqué aux membres du Conseil de sécurité qu'il approfondissait son engagement avec les principaux acteurs internationaux pour aider à faire avancer le processus politique. APS