L’auteur du célèbre Arabesque américaine, sorti en 2012 et disséquant le rôle des Etats Unis dans les révoltes de la rue arabe (Le printemps arabe), le docteur Ahmed Bensaada, a livré ce mercredi, ses éclairages au sujet de ce qui est désormais appelé l’affaire Amira Bouraoui.
S’exprimant ce matin à l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l’universitaire et spécialiste des questions géostratégiques, estime ladite affaire, qui est en train de mettre en danger les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France, a été « la goutte qui a fait déborder le vase ».
Procédant par une minutieuse analyse, M. Bensaada est revenu sur le passé militant de Amira Bouraoui et le rapport avec l’intervention de la partie française dans son exfiltration.
Il a rappelé que « Amira Bouyraoui est une activiste algérienne récemment connue dans le hirak. Mais en fait, elle avait milité durant Le printemps arabe au sein de la CNCD (Coordination nationale pour le changement et la démocratie) de 2011 » avant de rappeler qu’elle fut bien à l’origine de « la création, en 2014, du mouvement Barakat ».
L’invité de la Radio prend le soin de s’arrêter sur le sens du mot Barakat (qui signifie : ça suffit !) et sa similitude et son timing avec d’autres mouvements d’opposition dans le monde arabe, à l’instar du mouvement Kifayah de 2005 en Egypte, Grifna (nous en avons marre) de 2014 au Soudan, mais aussi Kmara de 2003 en Géorgie, lors de la révolution orange.
Dans cet entretien, M. Bensaada revient, avec force détails, sur la chronologie des faits et l’intervention des parties françaises dans cette exfiltration, dont l’avocat de Amira Bouraoui, François Zimeray, l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant « qui avait déjà été ambassadeur en Algérie entre 2012 et 2014, au moment de la création du mouvement Barakat » et « son successeur Bernard Emié, actuel directeur de la DGSE », a-t-il précisé.