Le Conseil de sécurité doit discuter, mercredi, de la situation au Sahara occidental occupé, dans un contexte marqué par la poursuite des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario qui célèbre cette année le 50e anniversaire de sa création.
Ce rendez-vous (à huis clos) sera l’occasion pour les membres d’entendre un rapport de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et du chef de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO), Alexander Ivanko, sur la situation actuelle dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
La situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés est un sujet de préoccupation. Le rapport du secrétaire général du 3 octobre 2022 note que le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU (HCDH) n'a pu effectuer aucune visite au Sahara occidental pour la septième année. Le rapport ajoute que le HCDH continue de recevoir des allégations de violations des droits de l'Homme au Sahara occidental commises par les forces d'occupation marocaines.
Le briefing semestriel de De Mistura intervient alors que la guerre bat son plein au Sahara occidental occupé, suite à la violation par l'armée marocaine, en novembre 2020, de l'accord de cessez-le-feu, en ciblant des civils sahraouis sans défense dans la zone tampon à El-Guerguerat.
La réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental intervient également alors que le Front pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario) célèbre le 10 mai prochain, le 50e anniversaire de sa création.
Sur ce chapitre, le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a déclaré, samedi dernier, que «le peuple sahraoui assure au monde entier qu'il ne renoncera pas à sa lutte de libération nationale et qu'il avancera, fidèle au serment des martyrs, par tous les moyens légitimes, dont la lutte armée, en tant que droit garanti par les Nations unies aux peuples colonisés, jusqu'au recouvrement de la souveraineté de la République sahraouie sur l'ensemble de son territoire national».
Dans ce contexte, M. Ghali a souligné que le Front Polisario «réitère son engagement ferme et son attachement à l'objectif suprême qui concrétise la volonté de tous les Sahraouis, à savoir permettre au peuple sahraoui l'exercice de son droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination et à l'indépendance, à l'instar de tous les peuples et pays colonisés».
Dans ce sens, le président sahraoui a lancé un appel à la communauté internationale et exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et s'acquitter de son rôle en termes d'application de la charte et des résolutions de l'ONU, en veillant à permettre à la MINURSO d'exercer la mission qui lui est assignée dans les plus brefs délais, en vertu du plan de règlement ONU-OUA de 1991, «unique fondement du processus de paix au Sahara occidental approuvé et signé par les parties au conflit (Front Polisario et Maroc) et adopté par le Conseil de sécurité».
Une question clé que doivent examiner aussi les membres du Conseil sous l'actuelle présidence russe, est de savoir comment amener les parties à la table des négociations, alors que De Mistura vient de tenir des consultations informelles et bilatérales avec les représentants des parties au conflit.
Récemment, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Mohamed Sidi Omar a déclaré que «parmi les conditions essentielles pour la relance du processus de paix, figure l'existence d'une véritable volonté politique chez l'Etat d'occupation marocain, en vue d'avancer vers une solution pacifique, juste et durable à la question de décolonisation du Sahara occidental».
APS