Les participants à la conférence internationale sur les mines tenue mardi à Alger, ont salué l’engagement des pays africains dans l’éradication des mines antipersonnel, tout en félicitant l'Algérie pour son rôle "pionnier" et "efficace" dans ce domaine.
Lors de cette conférence internationale organisée par le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit, sous le slogan "Pour une Afrique sûre et sans mines", la secrétaire générale adjointe de la conférence du désarmement de l’ONU, Mélanie Regimbal, a appelé, dans une intervention enregistrée, les Etats à se conformer à la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, soulignant que l’ONU fait des efforts importants pour faire respecter ce document et garantir le bien-être et la sécurité des personnes.
"L’année dernière, nous avons célébré le 25eme anniversaire de l’adoption de la Convention sur les mines antipersonnel, devenue aujourd’hui un élément essentiel dans notre politique sécuritaire et contribuant de façon efficiente à sauver des vies", a déclaré la responsable onusienne.
Dans ce contexte, Mme Regimbal a indiqué qu’un cadre juridique international a été établi dans ce sens, et que par conséquent, le risque associé aux mines antipersonnel a fortement diminué.
"Plus de 55 millions de mines antipersonnel ont été détruites dans le monde", s’est félicitée Mme Regimbal, un chiffre qui "prouve la volonté des Etats à respecter les conventions visant à rendre le monde plus sûr".
L’intervenante a salué, dans son message, l’initiative de l’Algérie d’organiser cette conférence qui devrait donner lieu à des actions communes contre les mines antipersonnel.
Par ailleurs, elle a estimé que les victimes jouissent désormais d’une meilleure prise en charge en comparaison avec les années précédentes. Toutefois, a-t-elle poursuivi, "les défis en Afrique sont grands et nécessitent une forte mobilisation et (davantage de) solidarité pour les relever".
L’Algérie un exemple à suivre
De son côté, l’ambassadrice d’Allemagne en Algérie, Mme Elizabeth Wolbers, dont le pays assure la présidence de la Convention d’Ottawa, a souligné l’impératif de veiller à ce que les mines antipersonnel ne soient plus jamais utilisées.
"Le traité d’interdiction des mines est la preuve qu’une action multilatérale efficace est possible dans le domaine de la maitrise des armements", a affirmé l’ambassadrice.
Mme Wolbers a félicité, en outre, le gouvernement algérien d’avoir organisé cet important échange régional et d'avoir partagé son expérience en matière de lutte contre les mines terrestres.
"L’échange des meilleures pratiques et le partage des connaissances sont essentiels pour avancer ensemble sur la voie d’un monde sans mines terrestres antipersonnel", a conclu l’ambassadrice allemande.
Pour sa part, le directeur de l’unité d’appui au traité d’interdiction des mines antipersonnel, Juan Carlos Ruan a plaidé pour le renforcement de la participation régionale au processus de la convention, et pour une approche commune et collective s’inspirant des bons exemples, notamment celui de l’Algérie qui a achevé son processus de déminage.
"L’Algérie est un exemple important, ayant finalisé la mise en œuvre de ses engagements de déminage en février 2017, détruisant des millions de mines dans des centaines de millions de mètres carrés", a-t-il rappelé.
Pour M. Ruan, la conférence tenue à Alger offre une occasion précieuse de réaffirmer l’engagement en faveur d’un continent africain exempt de mines antipersonnel et de promouvoir une approche régionale concernant cette question. C'est aussi, a-t-il dit, une plate-forme importante pour partager les meilleures pratiques et contribuer à sensibiliser au sujet de l’impact dévastateur de cette arme.