Plusieurs longs-métrages algériens sont au programme de la caravane cinématographique qui fait escale à Médéa, du 12 au 16 juin courant, sur une initiative conjointe de la direction locale de la culture et des arts et le Centre national du cinéma et de l'audiovisuel (CNCA), a-t-on appris jeudi auprès de la direction de la culture et des arts.
Cette manifestation culturelle entre dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale et sera l’occasion au grand public, notamment les cinéphiles et les amateurs du 7e art, de découvrir une panoplie de fictions traitants de la guerre de libération et des sujets sociaux en relation avec notre quotidien, a fait savoir la directrice locale de la culture et des arts, Salima Gaoua.
En ouverture de cet évènement, qui aura lieu au niveau de la place Hamou, centre-ville de Médéa, la projection du film "Heliopolis" réalisé par Djaafar Gacem qui évoque le débat politique qui animait la société algérienne durant les années quarante.
Le film revient aussi sur les raisons qui ont mené aux manifestations du peuple algérien le 8 mai 1945, au lendemain de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pointe du doigt la barbarie de la France coloniale lors de ces tragiques évènements.
Le public de Médéa sera gratifié durant les cinq jours de cette manifestation culturelle, d’une série de fictions qui va le replonger dans l’atmosphère des années de guerre avec la programmation du films "Opération Maillot" de Okacha Touita qui rend hommage à l’aspirant Henri Maillot, un déserteur de l’armée française avec un lot d’armes remis à l’armée de libération nationale, tué en 1956 avec quatre autres de ces camarades, en représailles à son ralliement à la Révolution de novembre 1954.
A l’affiche également du programme de la caravane cinématographique, "Le puits" de Lotfi Bouchouchi qui raconte le dilemme auquel font face les habitants d’un village du sud algérien, en majorité des femmes et des enfants, assiégés et privés d’eau par des soldats de l’armée d’occupation, et qui doivent choisir entre mourir de soif ou se faire abattre par les soldats.
Toujours dans le registre des fictions se rapportant à la période d’avant l'indépendance, il est prévu la projection du long métrage "Ibn Badis" du réalisateur syrien "Bassil El-Khatib" qui traite des aspects de la vie du leader du mouvement des ulémas et son parcours militant, et le film "Saliha" du réalisateur Mohamed Sahraoui qui retrace le combat de la chahida Zoubida Ould Kablia, connue sous son nom de guerre "Saliha", tombée en martyr à Mascara en 1958.
Les organisateurs ont sélectionnés aussi des courts métrages qui abordent, le rêve d’un jeune écrivain que le public va découvrir dans la fiction "Papillon" de kamel laiche, et un plaidoyer en faveur de l’insertion des personnes trisomiques dans la vie sociale, dans le film "Human" signé par le jeune cinéaste Issam Taachite.
Le public a rendez-vous en outre avec "Sa Yaoud" (Il reviendra), une fiction de Youcef Mahsas, qui aborde la vie déchirée d’un enfant durant la décennie noire suite à la perte de son père lors d’un attentat terroriste, et "Kid d’Alger" de Hakim Traidia qui raconte le lien que noue un comédien et un enfant rencontré sur les marches du théâtre.
En marge de ces projections, des ateliers de formation aux techniques de réalisation de courts métrages et de documentaires seront organisés à la maison de la culture "Hassan-El-Hassani" au profit des vidéastes amateurs et des jeunes, animés par des professionnels du secteur de l’audiovisuel, a indiqué la directrice locale de la culture et des arts.