Assurer la sécurité alimentaire, céréalière en particulier, est un objectif stratégique relevant, on ne peut plus évident, de la souveraineté nationale. Un principe maintes fois rappelé par le président de la République.
Dans leur perspective de développement du secteur vital qu’est l’agriculture, les politiques et technocrates, doivent impérativement s’appuyer sur les savoirs et savoir-faire des scientifiques.
C’est dans ce sens qu’un comité de réflexion pour le développement de la céréaliculture a été installé et dont le coordinateur n’est autre que le directeur général de l’Ecole nationale supérieure d’agriculture d’Alger, ENSAA, M. Tarek Hartani.
Le comité a mis en place une feuille de route pour le développement de la production céréalière dans cinq wilayas pilotes dans les quatre régions du pays, Est, Ouest, Nord et Sud, que sont respectivement Constantine, Tiaret, Bouira, Adrar et Ouargla.
Ce choix, selon M. Hartani, est aussi motivé par la diversité des conditions climatologiques et pédologiques et visant une adaptabilité des pratiques culturales aux conditions locales de chaque région.
L’objectif de la stratégie établie par ledit comité, à moyen terme dans un premier temps, est celui de ramener d’abord les rendements d’une moyenne de 20 quintaux à l’hectare (qx/ha) actuellement, à celle de « 20 qx/ha à 30 qx/ha pour le Nord et de 60 qx/ha à 70 qx/ha au Sud », précise M. Hartani qui s'exprimait ce matin à l'émission L'invité de la rédaction de la chaine III de la Radio Algérienne.
Il est aussi question d’augmenter les superficies céréalières emblavées, estimées à près de 3 millions d’hectares, là où les conditions pédologiques et climatiques le permettent.
Il faut aussi savoir que « la consommation nationale en céréales est de 9 millions de tonnes par an, alors que la production n’excède pas les « 2 à 3 millions de tonnes actuellement ». Le Comité préconise d'atteindre, d'ici 2027, une production de 9 millions de tonnes annuellement, alors qu'on table en ce moment sur un résultat de 5 à 6 millions de tonnes par an ».
Les bonnes pratiques culturales comme outils scientifiques
M. Hartani met l'accent sur l'importance des pratiques et techniques culturales, souvent déterminantes, pour atteindre les objectifs tracés. Tout commence par le choix des bonnes semences et leurs variétés adaptées aux conditions de leur culture, et dont la disponibilité à temps est tout aussi déterminante. Il est également question d'encourager la recherche scientifique pour le développement des variétés locales des semences. Sur ce chapitre, il est évident que la sécurité alimentaire passe nécessairement par la constitution suffisante de banques des semences pour éviter toute dépendance de leur importation.
Autres pratiques évoquées par l'invité de la Radio, la disponibilité des herbicides à temps pour la lutte contre certaines maladies et les mauvaises herbes, et surtout la pratique de la rotation des cultures entre céréales et légumineuses pour la préservation des sols et leurs enrichissement en éléments (organiques, minéraux et oligoéléments) nécessaires au développement des cultures.