« Plus de 750 mille hectares de terres agricoles attribuées et non exploitées, relevant du domaine de l’Etat, ont déjà été retirées à leurs détenteurs pour être réattribuées à de nouveaux investisseurs et l’opération se poursuit », affirme Chahira Mira-Touhami, directrice de l’organisation foncière et de la mise en valeur, ce dimanche matin, dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne. Si le ministère de l’Agriculture a pu intensifier les opérations de récupération des terres non-cultivées, c’est grâce à l’introduction de deux nouveaux décrets exécutifs, qui apportent « plus de souplesse et de garanties ».
Auparavant régie par plusieurs circulaires interministérielles, la mise en valeur des terres obéit désormais à deux décrets exécutifs. « Le premier, sur la création de l’Office de développement de l’agriculture saharienne, dotée d’un guichet unique et d’un comité d’experts chargé d’examiner les dossiers d’investissement ». Le second décret, 21-432, établi le nouveau dispositif d’accès au foncier agricole et abroge les anciennes circulaires interministérielles de 2013 et 2017. « Il apporte davantage de souplesse, plus de garanties et donne, sur le plan règlementaire, plus de force puisqu’il s’agit d’un décret exécutif », estime la responsable.
« Sur les 750 mille hectares récupérés, 500 mille hectares ont été assainis, sur les plans technique et juridique, et seront réaffectés à travers l’application de ces deux décrets exécutifs », annonce Chahira Mira-Touhami, qui révèle que « 136 mille hectares ont déjà été mis à la disposition des investisseurs à travers une plateforme numérique et une procédure complètement digitalisée ».
Cartographie des zones de production et des pôles intégrés
En parallèle, le ministère de l’Agriculture a engagé la réalisation de la carte des zones potentielles globales, en réponse à une demande du président de la République, formulée lors d’un Conseil des ministres. « La cartographie des zones de production et des pôles intégrés est considérée comme une mesure urgente par le ministère de l’Agriculture, pour l’optimisation de la production et pour s’inscrire dans une vision de planification, qui permettra d’estimer les rendements par zone et par culture », explique Chahira Mira-Touhami.
« Le travail est basé sur l’orientation des systèmes de production par zones agroécologiques, en tenant compte des études agropédologique, climatique et économique, de la préservation et de la valorisation des ressources naturelles, sol et eau, et de la résorption des superficies en jachère », précise la spécialiste.
Vers le soutien ciblé par pôles de production agricole
La création des pôles de production agricole permettra également de mieux orienter les systèmes d’accompagnement, de soutien et les mesures incitatives octroyés par l’Etat à ce secteur. A titre d’illustration, la responsable explique qu’avec cette cartographie, « si vous voulez cultiver des blés dans une zone classée à prédilection pour le blé, vous allez bénéficier de tout le soutien de l’Etat, mais si vous voulez y cultiver de la pastèque ou autre chose que le blé, vous n’aurez pas le soutien de l’Etat .» L’objectif est d’augmenter la productivité à l’hectare, pour plusieurs cultures prioritaires, insiste Chahira Mira-Touhami.
Pour le problème des terres en jachère en particulier, le département prône l’introduction des cultures nouvelles, qui enrichissent le sol. « Le ministère de l’Agriculture a mis en place tout un programme par l’introduction, dans les systèmes de production, des cultures telles que le colza ou la betterave sucrière », affirme la directrice de l’organisation foncière et de la mise en valeur, qui précise que « la superficie dédiée à la culture de colza, en alternance avec le blé, est passée de 3000 à 10 000 hectares, entre 2021 et 2022 ».
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