Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takjout, a indiqué, ce lundi, que la Centrale syndicale a présenté, le 1e mai dernier, à l’occasion de la Journée internationale du travail, plusieurs propositions au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui, selon lui, « a été très réceptif ».
Lors de son passage à l’émission « l’Invité de la rédaction de la radio chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Takjout a précisé que « ces sujets concernent la vie quotidienne des travailleurs. Car, la vie sociale et le pouvoir d’achat ne se résument pas seulement au seul volet des augmentations de salaires ».
Révélant avoir soumis au chef de l’Etat la proposition de la création d’un Conseil national du travail, comme mécanisme permettant d’arbitrer certaines situations conflictuelles, le patron de la Centrale syndicale a précisé que « ce conseil sera composé de la confédération syndicale patronale et des représentations syndicales pour faire évoluer les lois liées au travail, l’anticipation sur les conflits et qui permettra de ne pas recourir systématiquement à la justice lors d’un conflit, sachant que, dans beaucoup de cas, les décisions de justice ne sont pas appliquées et ne profitent pas aux travailleurs ».
Par ailleurs, M. Takjout a révélé avoir fait part au président de la République le souhait de l’UGTA de « faire prolonger le congé de maternité pour les parturientes dont les enfants sont victimes de malformations lors d’un accouchement », comme il a soumis la question du travail à mi-temps pour soulager un tant soit peu le quotidien de ces femmes, affirmant que « le président de la République a donné son accord de principe ».
Dans le même registre, le chef de file de l’UGTA a indiqué avoir abordé avec le chef de l’Etat le travail à mi-temps pour les personnes atteintes de maladies chroniques et de cancer pour permettre, explique-t-il, à ces personnes de mieux se soigner et leur faciliter la prise en charge.
Réviser le Code du travail et libérer l’agriculture
Cependant, estime M. Takjout, « il y a des choses qui méritent d’être revues dans le Code du travail », révélant que « l’UGTA est en discussion pour installer une commission pour aller dans ce sens ».
En ce sens, M. Takjout assuré que l’UGTA a invité tous les syndicats à venir s’asseoir autour d’une même table pour discuter, avancer ensemble et trouver une mécanisme consensuel qui devra être soumis aux pouvoirs publics ».
Sur un autre plan, l’invité de la Radio Algérienne a affirmé avoir « fait remarquer au président de la République que les grandes décisions qu’il a prises dans le secteur agricole sont d’une extrême importance. Car, c’est grâce à l’agriculture et à l’agroalimentaires que nous pourrions sortir de cette dépendance des hydrocarbures. On doit préserver cette force agricole et la traduire sur le terrain tout ce qui a été décidé par le président de la République. J’insiste sur ce volet, l’UGTA était d’accord sur ces grandes décisions. Il faut libérer l’agriculture, car les décisions du chef de l’Etat augurent un meilleur essor pour ce secteur ».
« La Tripartite, une bouffée d’espoir pour tout le monde »
Considérant que « le dialogue social est la clé de voûte qui permet de régler tous les problèmes et les conflits, d’anticiper sur certaines situations et de faire évoluer les lois régissant le monde du travail », M. Takjout a salué l’engagement du président de la République à asseoir un dialogue social qualifiant son discours de « sincère », estimant que « la venue du chef de l’Etat à l’UGTA le 1e Mai dernier constituait une symbolique avec le peuple et les travailleurs ».
A ce propos, il considère que la Tripartite (Gouvernement-patronat-syndicats) constitue une « bouffée d’espoir pour tout le monde. Aujourd’hui, il est important de retrouver la ligne de conduite et instaurer la culture du dialogue ».
« La Tripartite est le couronnement d’un travail. Nous avons rencontré, hier dimanche, des syndicats il y a eu des commissions qui sont mises en place pour réfléchir à l’organisation interne d’un syndicat pour changer les mentalités et les méthodes d’un syndicat, parce qu’il y a aussi des résistance au changement ».
Hausse des salaires-inflation : « un cercle vicieux »
Concernant l’annonce par le président de la République d’augmenter le SNMG, M. Takjout a confirmé avoir également abordé cette question tout en mettant l’entreprise au cœur du débat.
« Le patronat sera associé à cette question, car si on ne met pas au centre des débats l’entreprise, on va rentrer dans une spirale inflationniste. Car chaque fois qu’on augmente les salaires, la demande est réitérée au bout de six mois par les travailleurs. C’est un cercle vicieux », a indiqué M. Takjout, arguant que « pour freiner l’inflation, il va falloir faire de la pédagogie dans l’entreprise et gagner la bataille de la productivité ».
Idem pour la baisse de l’IRG, M. Takjout qui a plaidé pour une compensation financière car cela pèserait lourd sur le Trésor public, comme pour le départ à la retraite après 32 ans d’activité. « Il est impératif d’engager une discussion autour de ce cette question. L’UGTA avait fait un travail de réflexion sur la pénibilité et la haute pénibilité. Il n’est pas faut qu’il faudra en discuter en Bipartite, en Tripartite ou dans un cadre syndical, car la demande se fait sentir davantage. Parfois on évoque même la question mental à ce sujet », rappelant que l’UGTA organise, avant la fin de l’année, un conférence national sur la santé mentale des travailleurs.
Farid Belgacem – Radio Algérie Multimédia