Le professeur Mohamed Achir, docteur en sciences géoéconomiques à l'Université de Tizi-Ouzou, a estimé que le rencontre de ce mardi du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec la classe politique vise essentiellement à renforcer le front interne, soulignant qu’« il s’agit d’une initiative à saluer ».
Lors de son passage, ce mardi, sur les ondes de la radio chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Achir a indiqué que « cette rencontre est une première qu’il faudra institutionnaliser », précisant qu’« il y a ce besoin d’organiser des espaces de dialogue et de concertation ».
Rappelant que le chef de l’Etat avait déjà initié plusieurs initiatives avec les forces vives de la nation, l’intervenant a jugé que « cette rencontre constitue une avancée considérable dans la pratique démocratique du pays et sa bonne gouvernance et participe à produire de l’efficacité dans la gestion des affaires publiques», ajoutant que le chef de l’Etat aura également l’opportunité d’écouter les représentants des partis politiques pour aborder toutes les questions nationales et internationales.
Pour M. Achir, « cette rencontre va redonner la confiance aux partis politiques et, partant, et à toutes les forces vives de la société algérienne ».
Abordant l’ordre du jour de cette rencontre, dont le renforcement du front intérieur et la présidentielle anticipée fixé au 7 septembre 2024, le professeur Achir a indiqué que « tout l’enjeu est dans le raffermissement du front intérieur, d’autant que le président de la République avait évoqué la construction de ce front pour fédérer les forces vives de la nation autour d’un projet national ambitieux, à commencer par une Algérie émergente. Ce projet nécessite l’adhésion des forces du pays », rappelant, à juste titre, que « l’Histoire de l’Algérie était bâtie sur l’union autour du projet du 1e Novembre 1954. C’était le premier consensus réalisé par les Algériens pour constituer un front de libération du pays et un projet pour libérer l’Algérie, consolidé par le Congrès de la Soummam ».
« Mettre le cap sur les intérêts stratégiques de notre pays »
« Il était temps de renforcer ce front intérieur et de surmonter les divergences. C’est également l’occasion de s’intéresser à l’essentiel, c'est-à-dire de mettre le cap sur les intérêts stratégiques de notre pays, sachant que nous traversons un contexte géopolitique mouvant, complexe et dangereux », a encore développé l’invité de la Radio Algérienne.
Pour M. Achir, « les partis politiques constituent un socle et sont indispensables dans la vie politique d’un un pays. Un parti politique est une force de proposition et un instrument de médiation entre le gouverneur et le gouverné. Ces partis, encore une fois, constituent un gage d’une démocratie représentative tant à l’échelle locale que nationale. Aussi, c’est un instrument de régulation de l’Etat par excellence », qualifiant cette rencontre d’« une nouvelle démarche du président de la République d’aller vers les citoyens et les acteurs politique set de la société civile ».
« Il faut aller vers des pôles et des alliances politiques »
Concernant le prochain rendez-vous électoral, l’intervenant a relevé « la nécessité d’aller vers la construction de partis forts et, pourquoi pas, d’alliances fortes. A mon sens, l’émiettement du paysage politique ne peut pas produire d’efficacité dans la proposition et la représentation politique », affirmant que « cela demande du temps et un saut qualitatif, mais il faut aller vers des pôles et des alliances pour donner une meilleure visibilité de la classe politique et de la représentation des forces sociales tout en gardant une approche patriotique, c'est-à-dire la défense stratégiques du pays. Mais, il faut que les partis politiques reprennent le terrain et que leurs discours soient actualisés ».
Farid Belgacem - Radio Algérie Multimédia