Le secrétaire général au ministère de la Pêche et de la Production Halieutique, M. Farid Harouadi, s'est exprimé, ce mercredi, sur la question de la hausse des prix et de la faible disponibilité du poisson sur le marché en Algérie. Selon lui, cette situation découle de la stagnation de la production halieutique nationale depuis plus de 30 ans, alors que la demande n'a cessé d'augmenter.
« La production halieutique nationale est figée depuis les années 90, avoisinant les 100 000 tonnes par an, selon une étude menée, en 2023, par un comité d'experts », a déclaré M. Harouadi lors de son intervention dans l'émission L'Invité de la Rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne.
Malgré le doublement du nombre de navires de pêche en vingt ans, passant de 2 550 en 2000 à 6 200 en 2020, la production n'a pas connu d'augmentation significative.
Selon l'intervenant, cette contradiction déconcertante s'explique par le fait que l'activité de pêche en Algérie s'est limitée aux seules zones côtières, où la biomasse «pêchable» est estimée à 187 000 tonnes, tandis que les professionnels ne sont pas équipés pour exploiter les zones en haute mer, qui regorgent de poissons.
C'est pourquoi l'Algérie, explique M. Harouadi, mise sur la prospection et l'exploitation de nouvelles zones en haute mer en introduisant des navires adaptés et équipés pour la grande pêche. Il mentionne, à ce propos, « l'instruction du président de la République d'importer des navires de plus de 40 mètres capables de naviguer de 15 à 30 jours au large des côtes algériennes. Ce qui nous permettra d’augmenter la production nationale de 50% à l’horizon 2026 ».
Vers le renforcement de la production aquacole
Le ministère de la Pêche envisage également de renforcer la production aquacole marine pour répondre à la demande nationale croissante. « Actuellement, la production aquacole marine est estimée à moins de 7 000 tonnes, alors que le potentiel est de 120 000 tonnes», souligne l'invité de la Chaîne 3.
Il révèle à ce sujet que 187 projets aquacoles sont enregistrés et que 70 autres projets sont en cours de réalisation, ce qui devrait permettre de porter la production à 10 000 tonnes d'ici la fin de l'année et à 100 000 tonnes d'ici 2030.