En dépit d'un contexte difficile, il reste encore possible d'atténuer la dépendance de l'Algérie vis à vis des importations des céréales, à condition d'opter pour une stratégie à long terme basée sur la connaissance scientifique et faisant appel aux potentialités de la région sud de notre immense pays. C'est là la ferme conviction du professeur Arezki Mekliche, maitre de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA).
S'exprimant ce matin à l'émission L'invité de la rédaction de la Radio Algérienne, et en fervent défenseur d'une agriculture saharienne, M. Mekliche fait remarquer que la région du sud recèle de potentialités très encourageantes pour améliorer les rendements de la production nationale en céréales. « Eau, énergie solaire, climat et absence de maladies s'attaquant à ces cultures sont autant de facteurs qu'il faudra valoriser », estime M. Mekliche.
Actualité oblige, faut-il souligner que la guerre russo-ukrainienne, qui vient de se déclencher, pose aujourd’hui avec acuité cette dépendance de plusieurs pays, dont l'Algérie, d'un produit de base dans le mode de consommation.
En effet, notre pays importe entre 50% à 60% de ses besoins en blé, avec une production ne dépassant pas les quelque 4 millions de tonnes (3,95 millions de tonnes entre 2019-2020).
Croissance démographique oblige, les besoins des importations poursuivent leurs courbes ascendantes pour l’année 2022, et se situent à 8,1 millions de tonnes, soit plus de 25% par rapport à l’année précédente.Par ailleurs, le produit boursier qu'est le blé connaît, naturellement dans ce contexte mondial, une flambée de ses prix, la plus importantes depuis 2008, la Russie et l’Ukraine représentant, à elles seules, plus de 30% des exportations mondiales.
La problématique se pose comme suit : comment réduire (l’éliminer serait une utopie dans les conditions actuelles et à moyen terme), cette dépendance alors qu’il s’agit de cultures grandes consommatrices d’eau dans un pays aux conditions climatiques de plus en plus hostiles ?
De l’avis du professeur Arezki Mekliche, des solutions existent. « J’y crois », a-t-il insisté, particulièrement à l’évocation de l’agriculture saharienne.
Professeur Mekliche a cité, avec force détails, des techniques et pratiques culturales à adopter à même d'arriver à de meilleurs rendements. A noter que les rendements de la production de céréales en Algérie se situent actuellement à une moyenne de 18 quintaux à l'hectares dans le nord du pays.