Le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Bankole Adeoye, a réaffirmé hier dimanche à Addis-Abeba l'engagement de l'organisation continentale à résoudre les conflits en Afrique à travers la diplomatie préventive, la médiation et la réactivation de l'alerte précoce.
«Nul ne saurait remettre en question l'engagement de l'UA lorsqu'il s'agit du règlement des conflits. La diplomatie préventive, la médiation et la réactivation de l'alerte précoce ont toujours été notre objectif. C'est pourquoi il n'y a aucun conflit pour lequel nous n'avons pas pris une mesure. Nous sommes tous engagés dans le cadre de l'UA», a déclaré M. Bankole lors d'une conférence de presse tenue en marge des travaux de la 38e édition du sommet de l'UA.
Evoquant le conflit en République démocratique du Congo (RDC), le Commissaire a exprimé sa préoccupation quant à la nouvelle escalade et souligné la nécessité à ce que ce conflit «ne se transforme pas en un conflit ouvert qui perturberait les activités humanitaires et affecterait le tissu social très fragile de la région».
Pour résoudre le conflit dans l'Est de la RDC, M. Bankole a appelé toutes les parties à «s'asseoir autour d'une table», soulignant la disposition de l'UA à jouer le rôle de médiation dans le cadre du «processus de Luanda».
Concernant le dossier libyen, il a souligné que la signature de la Charte de réconciliation représente un «événement historique» et fait partie des efforts de l'UA en faveur de la paix et de la réconciliation dans le pays, et c'est ce qui a été confié à l'organisation continentale «en vertu des conclusions de la Conférence de Berlin, à savoir diriger le processus et coordonner la réconciliation nationale».
Le Commissaire a salué le soutien du Conseil présidentiel Libyen et de plusieurs instances libyennes impliquées dans le processus, ajoutant qu'il poursuivra l'action avec la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) et toutes les parties prenantes en Libye ainsi que la Ligue arabe et les pays voisins de la Libye en vue de s'assurer que le règlement de la crise en Libye, qui perdure depuis plus d'une décennie, aboutisse à «une société avancée, fondée sur des élections démocratiques qui devraient se tenir dans les plus brefs délais».
S'agissant du Soudan, le diplomate a souligné la nécessité de «déployer davantage d'efforts et d'agir vers une transition politique démocratique et constitutionnelle dans le pays, ce qui n'est pas encore le cas jusqu'à présent».
«Le Soudan est en état de guerre totale et le théâtre de la pire crise humanitaire non seulement en Afrique mais aussi dans le monde entier. C'est pourquoi il convient de réfléchir à la façon de garantir le respect des valeurs communes et des principes de l'UA ...Quant à nous, nous sommes prêts à assister une transition politiques efficace, réussie et inclusive», a-t-il poursuivi.
Il a appelé les forces armées soudanaises ainsi que les Force de soutien rapide (FSR) et leurs différents alliés, à mettre fin à l'effusion de sang, ajoutant: «nous voulons mettre fin à la guerre pour reprendre le processus de transition politique et garantir l'aide humanitaire au peuple».