La militante des droits de l’Homme sahraouie, El-Ghalia Djimi, a tiré la sonnette d'alarme sur la situation du peuple sahraoui dans les territoires occupés qui est « en danger d'extermination », appelant la communauté internationale, dont « la responsabilité est indéniable dans la persistance du conflit », à œuvrer pour le retour de la paix dans la région.
Dans un entretien au journal électronique « La Patrie News », Ghalia Djimi, membre fondatrice de l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM), a prévenu que le peuple sahraoui « est en danger d’extermination. Cela ne date pas d'aujourd’hui. Nous subissons brimades, tortures, censures, interpellation, surtout ceux osant parler et revendiquer leurs droits à la liberté et à l’autodétermination. »
« Il faut que la communauté internationale œuvre à concrétiser la paix et la stabilité dans cette région du monde, à commencer par la France, les Etats-Unis et l'Espagne, dont la responsabilité est indéniable dans la persistance de ce conflit », a-t-elle fustigé.
Elle a relevé dans le même entretien que depuis la reprise du conflit armé, le 13 novembre 2020, « la surveillance a été renforcée. » Tous les défenseurs des droits de l’Homme et militants de la cause sahraouie sont concernés par cette mesure arbitraire, selon Mme Djimi qui constate que les condamnations sont devenues « très lourdes" et "disproportionnées" pour des charges "bien souvent inexistantes. »
La militante sahraouie a, par ailleurs, révélé que son nom figurait sur la première liste de 60.000 personnes ciblées par le logiciel espion Pegasus. Elle a raconté être « systématiquement placée sous surveillance téléphonique. »
En résumé, elle a estimé que l’objectif des sévices subis était de « programmer une mort lente et irrémédiable des Sahraouis qui en sont victimes », notamment les victimes des disparitions forcées.
« J’ai moi-même été victime de disparition forcée. J’ai passé trois ans et sept mois dans les prisons secrètes marocaines. On était un groupe de femmes et d’hommes à avoir subi le même traitement, à l’instar d'Aminatou Haidar. Nous avons subi tous des dépassements, et bien plus », a-t-elle dit, dénonçant l'inexistence d’actions concrètes visant à obliger le Maroc à se plier au droit international.
L'occupant marocain bénéficie d'une « insoutenable impunité », a-t-elle condamné.
Pour elle, le cas de la militante Sultana Khaya « concentre à lui seul tous les dépassements. Nous avons tenté maintes fois de lui rendre visite et de briser le blocus qui lui est imposé, en vain. »
Elle dira au sujet des détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik que « leur condamnation arbitraire est uniquement due à leur activité en faveur de l’indépendance de leur patrie, le Sahara occidental. Nous condamnons avec force cette inacceptable injustice qui frappe ces détenus d’opinion », rappelant à l'Espagne sa responsabilité juridique et historique dans le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental.