Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred a affirmé, mercredi à Alger, que l'accueil par l'Algérie de la 3e édition de la Conférence arabe des actuaires reflétait un engagement collectif des pays arabes à renforcer les capacités techniques et scientifiques dans le secteur financier, soulignant que la science actuarielle constitue un pilier pour la durabilité des économies émergentes.
Dans une allocution lue en son nom par le chef du département des activités financières à la Direction générale du trésor et de la comptabilité, Hassan Boudali, lors de l'ouverture des travaux de cette conférence, M. Bouzred a indiqué que l'organisation de cet événement en Algérie traduit l'importance croissante de la compétence actuarielle et concrétise la volonté commune de renforcer la coopération régionale dans ce domaine, tout en étant une preuve de la coordination étroite entre les différentes parties pour accroître les capacités financières des pays arabes dans le cadre de l'action arabe commune.
Le ministre a précisé que la science actuarielle (analyse et gestion des risques) offre une compréhension approfondie des dynamiques des contextes économiques, ce qui favorise l'anticipation et la gestion efficace des risques, tout en renforçant la résilience des systèmes économiques face aux chocs, ajoutant que la capacité de prévision et de maîtrise des données est devenue «une condition incontournable» pour la durabilité des économies, notamment celles émergentes.
Dans ce contexte, il a précisé que les études actuarielles apportent des solutions pratiques et mesurables dans un monde en quête de références et d'études fiables pour éclairer les politiques publiques, mettant en avant l'impact des transformations numériques, de la croissance des méga-données et de l'usage accru de l'intelligence artificielle (IA) dans le renforcement des outils d'analyse et de prévision, contribuant ainsi à une meilleure gestion des risques.
Evoquant les réformes structurelles engagées par l'Algérie dans le secteur financier, M. Bouzred a affirmé que le projet de la nouvelle loi sur les assurances consacre le principe de gouvernance des entreprises, notamment à travers le soutien du rôle des études actuarielles.
De son côté, le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Youcef Benmicia a indiqué que la conférence, organisée sous le thème «Vers des sociétés plus résilientes», offre un espace de discussion approfondie sur la contribution des actuaires dans l'accompagnement des entreprises face aux mutations et aux chocs, à travers l'échange d'expériences et le renforcement de l'action arabe commune.
M. Benmicia a insisté sur l'importance de l'expertise actuarielle dans l'évaluation des risques, précisant que le rôle de l'actuaire ne se limite pas à l'analyse, mais s'étend également à la garantie de la solidité des systèmes financiers et leur résilience face aux crises. Il a appelé à renforcer la formation dans cette spécialité vitale.
Il a évoqué, dans ce sens, l'accréditation par l'UAR, de sept experts actuaires, ainsi que la formation de 53 étudiants diplômés dans cette spécialité au sein de l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB), outre la création récente de l'Association des actuaires algériens, une étape supplémentaire vers l'organisation de la profession et le renforcement du professionnalisme.
Pour sa part, le directeur exécutif de la société «MenaMoney», organisatrice de l'événement, M. Ebrahim Khalil Ebrahim, a salué la dynamique que connaît le marché financier algérien, mettant en avant le dynamisme observé récemment à la Bourse d'Alger.
La première journée de la conférence, organisée du 8 au 10 juillet avec la participation de plus de 500 experts issus de pays arabes et européens, a été marquée par la tenue de plusieurs sessions traitant de thématiques diverses, telles que l'intégration des sciences actuarielles dans la finance innovante, les approches actuarielles dans l'assurance santé, la régulation des marchés arabes, le développement de la micro-assurance, ainsi que l'évaluation des risques climatiques et leurs retombées économiques.
Les travaux se poursuivront jeudi avec des thématiques concernant l'assurance-vie et les produits d'épargne, l'usage de l'intelligence artificielle dans le secteur de l'assurance, la gestion des sinistres complexes, la tarification actuarielle, la construction des tables de mortalité et des régimes de retraite complémentaire, la tarification des risques cybernétiques, ainsi que l'évolution des carrières actuarielles sur les marchés arabes.
La cérémonie d'ouverture de cet événement, organisé par l'UAR, l'Union générale des assurances arabes (UGAA) et la société bahreïnie «MenaMoney», spécialisée dans l'organisation des évènements financiers, s’est déroulée en présence du président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Mohamed Boukhari.