Alger accueille, à partir de ce jeudi, une Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments. Cet événement de trois jours (27-29 novembre) organisé par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), réunit plusieurs ministres africains de la santé et de l’industrie, des patrons d’entreprises et d’agences pharmaceutiques et de centrales d’achat du continent.
Pour Abdelouahed Kerrar, vice-président du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA) et président de l'Union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie (UNOP), cette rencontre est l'occasion d'une prise de conscience collective du continent face à sa dépendance extérieure en médicament et ses conséquences sur la situation sanitaire et économique de ses populations.
Chiffres à l’appui, M. Kerrar, qui était, ce matin, l’invité de l’émission « l’Invité du jour » de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, explique que l’Afrique vit une situation très critique : « les dépenses de santé du continent ne représentent que 3% des dépenses mondiales de santé et sa production locale de médicaments représente à peine 2,5 % de la production mondiale, alors que le continent compte 18% de la population mondiale ».
Cette situation résulte, ajoute M. Kerrar, de la faiblesse de production locale de l’Afrique en médicaments qui ne couvre que 15% de ses besoins. Pour combler son retard le continent recourt aux importations qui s’élèvent à 18 milliards de dollars, citant les chiffres 2024 de la Chambre internationale de commerce.
Ce retard économique a des conséquences directes sur la vie humaine : « l'espérance de vie en Afrique (63 ans) reste inférieure de 10 ans à la moyenne mondiale, et la mortalité infantile y est deux fois plus élevée », déclare l’intervenant.
L’Afrique, souligne M. Kerrar, doit agir sur le plan économique et corriger ses insuffisances sanitaires, car, fait-il remarquer, « les insuffisances en matière de santé sont le reflet des retards économiques ». Comment ? « En priorisant la production locale de médicaments et en augmentant l’intégration économique locale et en exploitant les énormes potentialités existantes », répond-il.
Enfin, M. Kerrar espère que cette conférence constituera le point de départ d’une réflexion collective sur les voies et moyens de développer la production locale de médicaments et de réaliser la sécurité sanitaire du continent.
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