Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments : les participants adoptent la «Déclaration d'Alger»

Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments : les participants adoptent la «Déclaration d'Alger»

Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments : les participants adoptent la «Déclaration d'Alger»
28/11/2025 - 17:34

Les participants à la Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments et de technologies de la santé ont adopté, vendredi, la "Déclaration d'Alger", qui constitue une plateforme commune pour renforcer la souveraineté sanitaire du continent, à travers l'unification des efforts visant à développer l'industrie pharmaceutique africaine et à réduire la dépendance à l'importation.

Cette Déclaration vient couronner deux jours de discussions entre les ministres de la Santé et de l'Industrie pharmaceutique, et les représentants des instances africaines et internationales participant à cette conférence, qui se tient au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal à Alger, sous le Haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

Cette Déclaration, dont le texte a été lu par le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a été adoptée par les 29 pays participant à la Conférence, à savoir : l'Algérie, l'Afrique du Sud, l'Angola, le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo, la République démocratique du Congo, Djibouti, l'Egypte, l'Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Kenya, Madagascar, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Tchad, le Togo, l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.

La "Déclaration d'Alger" comporte 13 engagements collectifs des pays africains participants, reflétant une vision commune visant à garantir la sécurité sanitaire du continent.

Ces engagements concernent le renforcement des pôles de fabrication des produits pharmaceutiques et des vaccins au niveau local et régional à travers l'Afrique, en tirant profit des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ainsi que l'encouragement de partenariats durables entre les secteurs public et privé pour accroître les capacités industrielles et stimuler les investissements à long terme.

Les pays africains participants s'engagent également à renforcer les agences nationales de régulation et à accélérer le processus d'unification réglementaire via l'Agence africaine du médicament et le Programme d'harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique, tout en garantissant la qualité, la sécurité et l'efficacité des produits de santé. Les plans de développement institutionnel visant à atteindre au moins le niveau 3 de maturité réglementaire contribueront à la réalisation de cet objectif.

Par ailleurs, la "Déclaration d'Alger" prévoit le soutien à la reconnaissance mutuelle des décisions réglementaires au sein des regroupements régionaux afin de faciliter un accès plus rapide aux médicaments, vaccins et dispositifs médicaux de qualité, ainsi que le soutien au rôle de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique (FATP) et d'autres mécanismes dédiés au transfert de technologie, à l'accès à la propriété intellectuelle et à la promotion de l'innovation locale.

En outre, il a été convenu de renforcer la coopération entre les universités, les instituts de recherche et l'industrie pour développer le capital humain et bâtir des écosystèmes d'innovation.

Les institutions financières continentales et internationales, notamment la Banque africaine de développement (BAD), la Banque africaine d'export-import (Afreximbank) et la Banque islamique de développement (BID), sont invitées à mettre en place des mécanismes de financement innovants au bénéfice des producteurs et organismes acquéreurs, ainsi qu'à faciliter l'accès des acheteurs africains à des prêts préférentiels afin de garantir une demande stable et d'encourager la production locale.

Il a été convenu de renforcer le mécanisme d'achat unifié des médicaments aux niveaux régional et continental pour garantir l'accès aux marchés des médicaments produits localement, obtenir des prix compétitifs grâce aux économies d'échelle, réduire la dispersion de la demande et renforcer l'accès équitable aux médicaments, aux vaccins et aux équipements médicaux pour toute la population africaine, ainsi que d'intégrer la production locale dans les politiques des soins de santé primaire pour garantir un accès équitable, conformément aux objectifs de la couverture sanitaire inclusive.

Il a également été recommandé de maintenir un échange régulier entre les pays africains, les autorités réglementaires, les représentants de l'industrie et les partenaires en vue d'évaluer l'état d'avancement réalisé, d'identifier les défis de renforcement de la souveraineté pharmaceutique africaine, et d'encourager les pays africains membres à intégrer ces engagements dans leurs politiques et leurs stratégies nationales.

Selon le document, "la Déclaration d'Alger" intervient dans le cadre de la concrétisation des aspirations de l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA), dont ses objectifs visant à renforcer les systèmes sanitaires, en prenant en compte "les retombées négatives de la pandémie COVID-19 sur les chaînes mondiales d'approvisionnement en produits sanitaires".

Elle vient également affirmer le besoin "urgent" de développer des capacités de production locale pérenne, de renforcer le rapprochement réglementaire et de garantir l'accès au financement pour les producteurs et les acheteurs.

Les pays africains participant à cette conférence ont exprimé, via "la Déclaration d'Alger", leur considération "du rôle de l'Algérie en tant que pays hôte, et de ses progrès réalisés dans la couverture de plus de 82% des besoins pharmaceutiques nationaux à travers la production locale".

APS

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APS