L’angoisse suscitée par l’absence de précipitations s’est enfin estompée après les quantités de pluies enregistrées ces derniers jours pourtant le taux de remplissage des barrages à 32,26%.
Après un été assez chaud, l’automne a commencé doucement avec un temps assez stable, mais à partir du début de ce mois de novembre une pluviométrie appréciable a été enregistrée au niveau de plusieurs wilayas.
Karim Hasni, le ministre des ressources en eau et de la sécurité hydrique a fait savoir jeudi dernier lors d’une plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), que le taux national de remplissage des barrages s’élève actuellement à 32,26 %, avec 20% dans l’Ouest du pays, 16,7% dans le bassin de Chlef et 38% dans l’Est algérien. Il s’est dit « soulagé » après l’inquiétante baisse de 80% des volumes d’eaux emmagasinées dans les barrages.
L’espoir revient, également, chez les agriculteurs qui étaient terrifiés par le manque de précipitation et à cause de la canicule qui avait sévi depuis le début de l’été. M. Hadj Mihoubi, le Président de la filière céréales, a déclaré que « ces pluies sont venues à point pour éloigner le spectre de la sécheresse qui menaçait les travaux de semailles ». C’est le cas de le dire, les dernières précipitations ont redonné de l’espoir aux fellahs, notamment les céréaliculteurs.
L’Algérie face à un « dérèglement climatique »
Selon M. Salah Sahabi-Abed, directeur de l’Exploitation météorologique et de la Climatologie à l’ONM, « l’Algérie a connu, en 2021, une vague de chaleur intense qui s’est installée pendant des semaines sur le nord du pays durant la période du 9 au 15 août, où l’on a enregistré de nombreux nouveaux records nationaux de température maximale ».
L’expert de l’Organisation mondiale de la météorologie a souligné que la dernière décennie (2011-2019) a été nettement plus chaude que les précédentes périodes. Il a considéré ce phénomène comme « l’une des caractéristiques du dérèglement climatique dont les effets demeurent parfois imprévus ».
Le recours au dessalement de l’eau de mer pour couvrir la demande en eau
Les dernières précipitations ont de quoi raviver l’espoir, mais il est toujours prématuré de prédire l'évolution de la situation climatique dans les prochains mois, notamment lorsqu’on sait que la planète toute entière suffoque toujours face au réchauffement.
Pour contrer ce phénomène, l’Algérie a décidé, sur instruction du Président de la République, de réalisé cinq grandes stations de dessalement d’eau de mer d’une capacité de plus de 3000.000m3 par jour chacune dans une première étape en 2024. Ce programme permettra de fournir 1,4 milliard m3 d’eau dessalée, soit 42% de la production totale d’eau potable en 2024, et de réduire l’exploitation des eaux de surfaces et souterraines. De plus, la réalisation de six autres stations d’ici 2030 en deuxième étape, avec une capacité de production de 2 milliards mm3 par un a été prévue.
En dépit de ces efforts et d’une éventuelle amélioration des conditions climatiques, la vigilance doit rester de mise. La préservation de la ressource hydrique nécessite l’implication de tous afin de lutter contre son gaspillage et favoriser la rationalisation de sa gestion.