Le Groupe de Soutien de Genève pour la Protection et la Promotion des Droits de l'Homme au Sahara Occidental a appelé vendredi les différents organes de l'ONU à remplir leur mandat en prenant les mesures nécessaires, afin de protéger la peuple sahraoui et lui garantir d'exercer librement son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance.
Un an après la rupture du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario (13 novembre 2020), le Groupe de Soutien de Genève a appelé dans un communiqué, "les membres du Comité Spécial de l'ONU sur la Décolonisation, du Conseil de Sécurité et du Conseil des Droits de l'Homme à remplir leur mandat en prenant les mesures nécessaires, en conformité avec les principes et les objectifs de la Charte de l'ONU".
Le communiqué signé par plusieurs personnalités, associations et ONG, poursuit que l'objectif est "de protéger la population sahraouie et de garantir que le peuple sahraoui puisse exercer librement son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément à la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale des Nations Unies, intitulée "Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux".
Selon le groupe de soutien, le mois de novembre "est une période de récurrences douloureuses pour le peuple sahraoui", car outre la rupture du cessez-le-feu en 2020, ce mois a connu l'invasion du Sahara occidental par les Forces Armées Royales en 1975, ainsi que la violente destruction du camp de protestation pacifique Gdeim Izik en 2010.
Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU encourage constamment les deux parties à travailler avec la communauté internationale pour développer et mettre en œuvre des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l'homme, le groupe a rappelé que la puissance occupante mène une campagne massive de répression contre les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et les prisonniers politiques sahraouis, ainsi que contre les civils et a verrouillé depuis 2015 l'accès à tout examen indépendant, y compris celui du Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU.
A ce titre, le groupe a déploré l'attitude des deux puissances occidentales (Etats-Unis et la France) à l'occasion du renouvellement par le Conseil de sécurité de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) le 29 octobre dernier.
Ces pays ont soutenu le Maroc qui a refusé d'inclure un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme dans le mandat de cette mission.
"Ils offrent inexplicablement l'immunité et l'impunité pour les violations généralisées, graves et systématiques du droit international humanitaire et des droits de l'homme par la puissance occupante, le Maroc.
En l'absence de contrôleurs et d'observateurs extérieurs, les Sahraouis sont livrés à eux-mêmes pour documenter et rapporter les violations des droits humains dont ils sont victimes", ont averti les signataires du document.
Dans leur communiqué, ils ont évoqué la répression, les violences et les traitements inhumains exercés par les forces occupantes contre les journalistes sahraouis et les militants et défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental afin de les empêcher d'exercer leurs droits à la liberté d'expression et d'association et toutes activités pacifiques comme l'adhésion à des organisations des droits de l'homme.
Les signataires ont aussi abordé la situation des prisonniers politiques, en détention arbitraire, qui se trouvent sous une surveillance accrue, privés de leur droit de contacter le monde extérieur.
Certains ont même observé des grèves de la faim ouvertes en réponse au traitement inhumain, à l'isolement continu et aux négligences médicales.
"Le Groupe de Soutien de Genève pour la Protection et la Promotion des Droits de l'Homme au Sahara Occidental appelle toutes les hautes parties contractantes à appliquer l'article commun aux quatre Conventions de Genève et à s'assurer que la puissance occupante, le Royaume du Maroc, applique pleinement la Quatrième Convention de Genève dans le Territoire Non-autonome occupé du Sahara Occidental", a martelé le groupe de Genève.
APS