Le président du Comité sahraoui des droits de l'Homme, Aba al-Hassan, a appelé la communauté internationale à une intervention "urgente et immédiate" pour mettre fin aux "crimes et violations horribles" du régime d'occupation marocain contre les civils et militants sahraouis dans les territoires occupés, lui reprochant son silence et sa complaisance avec le Makhzen.
Aba al-Hassan a, dans une déclaration à l'APS, condamné "le crime à part entière" commis contre la famille Khaya, en particulier contre la militante Sultana Khaya, assignée à résidence durant une année dans la ville occupée de Boujdour, dans un contexte de black-out médiatique dont souffre le peuple sahraoui depuis l'invasion du Maroc au Sahara occidental en 1975.
"Il est difficile de parler de ce que Sultana Khaya et sa famille ont subi par les hordes des forces répressives et les services de sécurité marocains, vu les pires moyens utilisés pour intimider des femmes sans défense", a-t-il poursuivi.
Aba al-Hassan a souligné les pratiques inhumaines et sans pitié dont la famille Khaya fait objet : "abus, répression, viols, injections de substances inconnues semblables aux crimes contre l'humanité, malgré les appels de nombreuses organisations des droits de l'Homme à travers le monde pour sauver la famille Khaya".
Il a, dans ce sens, salué le mental d'acier dont Sultana a fait preuve face à ces pratiques répressives, ainsi que son courage de les dénoncer sur les réseaux sociaux et son insistance pour que le drapeau sahraoui continue de flotter sur le toit de sa maison.
Le président du Comité a indiqué que les souffrances de Sultana Khaya sont une partie des souffrances du peuple sahraoui qui refuse les pratiques de l'occupation marocaine, de par les arrestations arbitraires, les tortures et les procès militaires dans lesquels les Sahraouis ont été reconnus coupables avec des peines sévères et injustes allant jusqu'à la perpétuité.
Il a estimé que "l'hystérie croissante des enlèvements, des arrestations arbitraires, des tortures, d'organisation de procès rapides et inéquitables sur des accusations montées de toutes pièces par les services de sécurité marocains", est une forme de vengeance contre le peuple sahraoui après son retour à la lutte armée pour arracher son droit à l'autodétermination.
Il a également évoqué l'interdiction des observateurs internationaux, avocats et médecins de se rendre dans les territoires occupés pour enquêter et documenter les crimes commis par l'occupant, affirmant que malgré la publication de vidéos, photos et reportages pour mettre la lumière sur ces crimes, "le peuple sahraoui souffre toujours devant le silence terrible et incompréhensible de la communauté internationale".
"Nous appelons la communauté internationale, le Conseil de sécurité et les organisations de défense des droits de l'Homme à faire pression sur le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les organes de surveillance du Conseil des droits de l'Homme à Genève, à prendre leurs responsabilités et cesser de fermer les yeux sur ce qui se passe dans les territoires occupés", a-t-il martelé.
Il a également appelé à faire pression sur le régime marocain afin de le contraindre à se conformer à la légitimité internationale, de se conformer aux accords internationaux, de respecter les droits de l'Homme et d'autoriser les observateurs étrangers et les médias à entrer dans les territoires occupés.