L’Ecole nationale supérieure d’agronomie s’ouvre sur la société en s’impliquant davantage dans l’amélioration du rendement de production céréalière, et combler son déficit, afin d’assurer l’indépendance à l’étranger. C’est l’approche étayée, ce mardi, par son directeur le professeur Tarik Hartani, lors de son passage à l’émission « Invité de la rédaction », de la Chaîne 3 de la Radio algérienne.
Pour cela une politique efficiente basée sur des données justes est nécessaire, explique le directeur général de l'Ecole nationale supérieure d'agronomie, pour assurer l’« amélioration du bouclier nourricier national à l’objet de produire un bon aliment sécurisé. »
A cet effet, révèle-t-il, un noyau d’experts multidisciplinaire, ouvert à d’autres secteurs, comme les sources hydriques, le transport et la Sonatrach, s’est penché dernièrement sur l’élaboration d’une vision stratégique pour contribuer à aider le pays à surmonter ses difficultés en la matière.
Selon lui, une feuille de route est dégagée des premières réunions, à la base d’un diagnostic traduisant cette implication dans les problèmes socioéconomiques nationaux. « Il en est sorti une marge d’une possible progression à court terme. Cette dernière est constatée au Nord, notamment, et permet selon ce diagnostic de passer de 3-3,5 millions de tonnes/an de blé à 5-6 millions de tonnes l’an », explique le professeur, rappelant que l’Algérie importe jusqu’à 7.5 millions de tonnes/an.
Et à l’optique de maitriser ces chiffres, l’expert suggère, l’introduction de la rigueur dans le travail ainsi que la maitrise de la technologie. « La technologie est un ensemble d’outils assortis de statistiques numérisées afin de comparer les chiffres dont nous disposons », a-t-il enjoint, soulignant que « c’est grâce à la science que nous pouvons gagner en productivité. »
Cette démarche multiple, basée essentiellement sur un diagnostic initial, à l’instar d’autres pays aux conditions similaires, aide à améliorer, selon M. Hartani, notre production de blé, voire des blés, et soustraire à l’importation « ce que nous pouvons produire nous-mêmes ».
Il faudrait faire un effort, conseille-t-il, pour développer davantage certains créneaux pour améliorer la productivité à l’hectare dans le nord du pays et également dans le Sud.
« Pour le développement de la culture saharienne, nous avons proposé des modèles de 500 hectares à double culture en faisant soit du blé avec des légumineuses, du blé avec des cultures industrielles ou du blé avec culture fourragère ».
S’agissant du manque d’eau, notamment à l’ouest du pays, où l’on atteste déjà que la saison céréalière est compromise, il faut entrevoir cette question sur le moyen et le long terme, fait-il remarquer, car l’existence de l’eau est un facteur déterminant, mais la science permet en fait de prévoir des dispositifs adaptés à la lumière des prévisions pour les prochaines années et agir en conséquence.
« Si à l’Ouest le manque d’eau fait dire, une bonne année travaille pour les trois années d’après, la science propose des stratégies d’adaptation et de résilience », indique le professeur, signalant que dans les régions où le stress hydrique est moins sévère, il y a des gains de productivité à obtenir.
Nous envisageons, dit-il, donc d’augmenter la prise en charge des parcelles grâce à des associations d’agriculteurs, ainsi qu’un certain nombre de mesures telles que des centres techniques pour la certification des semences, l’approvisionnement en engrais, au moment voulu, et ramener de l’eau recyclée des stations d’épuration.
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