L'organisation des Nations Unies a regretté lundi la décision du Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok de quitter son poste.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a pris note de la démission du Premier ministre. Le chef de l’ONU "regrette qu'un accord politique sur la voie à suivre ne soit pas en place malgré la gravité de la situation au Soudan", a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
Le Secrétaire général de l’ONU a condamné "la violence continue visant les manifestants" et a appelé les forces de sécurité soudanaises à "faire preuve de la plus grande retenue et à respecter leurs obligations en ce qui concerne les droits à la liberté de réunion et d'expression".
Le chef de l’ONU a encouragé toutes les parties prenantes "à continuer de s'engager dans un dialogue constructif afin de parvenir à une solution inclusive, pacifique et durable". "Les aspirations soudanaises à une transition menant à un exercice démocratique sont essentielles. L'ONU reste prête à soutenir ces efforts", a dit son porte-parole.
Dans une déclaration à la presse, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Volker Perthes, a déclaré respecter la décision du Premier ministre et a salué les réalisations accomplies sous sa direction, ainsi que celles accomplies au cours de la première phase de la période de transition.
Le Représentant spécial reste toutefois préoccupé par la crise politique qui perdure depuis le 25 octobre, qui risque de faire dérailler davantage les progrès réalisés depuis la révolution de décembre.
M. Perthes est "profondément préoccupé" par le nombre de civils tués et blessés dans les manifestations actuelles.
Il exhorte également les forces de sécurité à respecter leurs obligations en vertu du droit international et à respecter strictement les droits des manifestants à la liberté d'expression et de réunion pacifique.
Le Premier ministre Hamdok a démissionné après une nouvelle journée de manifestations dans la capitale soudanaise, Khartoum.
Après avoir été détenu lors de la prise de pouvoir par les militaires du 25 octobre, avec d’autres hauts responsables et des militants politiques, le Premier ministre avait été réintégré lorsqu'un accord avait été conclu pour partager le pouvoir avec l'armée.
Avant la crise, les dirigeants militaires et civils partageaient le pouvoir dans un gouvernement à la tête de la transition du Soudan vers la démocratie après l'éviction en avril 2019 du président Omar Al-Bachir.
APS