Les dirigeantes de trois agences onusiennes ont évoqué mercredi devant le Conseil de sécurité, des témoignages "tragiques" en Palestine occupée, notamment le sort des femmes enceintes et des enfants de Ghaza, en proie à des crimes et agressions sionistes depuis 48 jours.
Lors d'une réunion sur l’impact humanitaire des agressions sionistes sur les femmes et les enfants, les dirigeantes d’ONU Femmes, Sima Sami Bahous, du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Catherine Russell, et du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Natalia Kanem, ont déploré le sort des quelque 5.500 femmes enceintes de l'enclave palestinienne devant accoucher prochainement.
Certaines femmes enceintes ont dû subir des césariennes sans anesthésie à Ghaza, a rapporté Mme Kanem, notant que chaque jour, environ 180 femmes accouchaient dans des conditions difficiles, d’autant plus que 15% d'entre elles sont confrontées à des complications obstétricales, ajoutant que l'accès "très limité aux soins de santé et soins obstétricaux d’urgence met leur vie en danger".
"La violence doit cesser", a lancé Mme Kanem, qui a aussi noté une violence des colons en hausse en Cisjordanie occupée, où des familles ont été déplacées et où, parmi plus de 70.000 femmes enceintes, 8.000 devraient accoucher dans les mois à venir, alors que les violences et l’absence de communications limitaient les capacités de son agence à fournir ses services en Cisjordanie occupée.
Espérant le début d'une trêve permanente, la directrice exécutive d'ONU Femmes, Sima Sami Bahous, a indiqué que "la férocité et la destruction que la population de Ghaza est contrainte de subir, sous les yeux de la communauté internationale, ont atteint une intensité jamais vue auparavant", s’appuyant sur plusieurs statistiques.
Depuis le début des agressions sionistes contre Ghaza, le nombre de Palestiniens tombés en martyrs a doublé comparativement aux 15 dernières années combinées. Parmi eux, 67% des plus de 14.000 martyrs dans l'enclave, sont des femmes et des enfants. "Cela fait deux mères tuées toutes les heures et sept femmes toutes les deux heures", a-t-elle dénoncé.
La dirigeante d'ONU Femmes a également constaté qu’avant le 7 octobre, date du début de l'agression sioniste, 650.000 femmes et filles avaient déjà cruellement besoin d’une aide humanitaire à Ghaza. Le chiffre s’élève aujourd'hui à 1,1 million, y compris 800.000 femmes déplacées.
De retour de rencontres avec des enfants, leurs familles et le personnel de l’UNICEF dans le sud de Ghaza, la directrice exécutive de l’UNICEF, Catherine Russell, a elle, avoué par visioconférence demeurer "hantée" par ce qu’elle a "vu et entendu" à l’hôpital Nasser de Khan Younis "grouillant de monde".
"Dans le service néonatal, j’ai vu de minuscules bébés s’accrocher à la vie dans des incubateurs, alors que les médecins s’inquiétaient de savoir comment ils pourraient faire fonctionner les machines sans carburant", a-t-elle encore témoigné, ajoutant que plus de 1.200 enfants se trouveraient toujours sous les décombres de bâtiments bombardés par l'armée d'occupation.