L’université fait sa mue tous azimuts. Le ministère de tutelle assure présentement sa modernisation en opérant le passage du savoir des connaissances (enseignement classique) à une approche par la compétence.
Pour atteindre ses objectifs par le savoir-faire, une stratégie est mise en place pour asseoir un cadre national de certification et de qualification universitaire. Une démarche qui ouvre davantage l’établissement universitaire et de recherche sur le milieu de l’emploi afin d'assurer l’adéquation formation-emploi.
« C’est une première en Algérie », dit ce mardi le chargé de mission au ministère de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique (MESRS), Abdelkrim Harzallah, déplorant « le manque de ce dispositif sur l’échiquier économique en général et celui de l’université en particulier ».
Intervenant à l’émission « L’invité de la rédaction » de la chaine 3, de la Radio Algérienne, M. Harzallah a insisté sur « la nécessaire classification des titres et diplômes algériens selon des critères descriptifs afin de permettre à la fois une visibilité de notre système de formation et au milieu du travail de mieux se positionner ».
« Maintenant on ne peut plus enseigner des connaissances (théoriques-ndlr) uniquement, il faut passer à la pratique et faire connaitre à nos partenaires, du milieu de l’emploi, ce que nous faisons en termes de compétences et pas uniquement en savoir », indique-t-il, soulignant que « cette démarche consiste à décrire les qualifications, en termes de compétences, générées par le système de formation supérieure algérien, en l’occurrence.
Vers un enseignant formateur-producteur
Pour ce qui est de l’évaluation des acquis, l’intervenant explique que « les compétences ne peuvent venir que par des acquis d’apprentissage conformes à des programmes intégrant de nouveaux métiers », assurant qu’« une réflexion autour de huit segments dont l’approche par la compétence, la recherche scientifique, les rémunérations des enseignants et la vie estudiantine, est élaborée et mise sur le Gouvernement ».
Selon le représentant du MESRS, il y aura, dans la perspective 2025-2030, une part de richesse du pays de l’université algérienne, notamment par la participation de la recherche scientifique.
Désormais, avance-t-il, « nous ferons en sorte de compter sur nos moyens et de ne plus compter sur les subventions de l’Etat. Cela se fera, dit-il, avec la nouvelle gouvernance de l’université où l’impératif fait que l’enseignant ne sera pas seulement formateur mais aussi producteur pouvant augmenter le budget de son établissement à l’image de ce qui se fait dans les établissements de la recherche à travers le monde. »
« Pour y parvenir, c’est une question de temps. Le temps que les mentalités changent et s’adaptent à la nouvelle approche », conclut-il.
Radio Algérie Multimédia