La France et ses partenaires européens ont officialisé, ce jeudi, leur retrait militaire du Mali au terme de neuf ans de présence dans la région du Sahel.
Dans une déclaration conjointe « le Canada et les Etats européens opérant aux côtés de l'opération française Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d'entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations ».
Les pays sahéliens et voisins, les partenaires internationaux, se sont réunis hier à l’Élysée pour échanger sur la lutte contre la menace terroriste et le soutien à la paix et à la sécurité au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Leur déclaration conjointe :https://t.co/vXMf8CwDOb
— Élysée (@Elysee) February 17, 2022
Paris et ses partenaires souhaitent toutefois « rester engagés dans la région » sahélienne et « étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest » pour contenir la menace terroriste. Les « paramètres » de cette réorganisation seront arrêtés « d'ici juin 2022 ».
Quelque 25.000 hommes sont actuellement déployés au Sahel, dont environ 4.300 Français (2.400 au Mali dans le cadre de Barkhane), selon l'Elysée. Le pays accueille aussi 15.000 soldats de l'ONU au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), dont l'avenir est désormais en suspens puisqu'elle comptait sur un large soutien de Barkhane.
La présence militaire française au Sahel a été la cible d'un mouvement de contestation sans précédent en 2021 dans les pays de la région, en raison notamment de ses résultats décourageants en matière de lutte anti-terroriste et de la multiplication des bavures militaires, dont la plus sanglante avait fait en janvier 2021, 19 morts parmi les civils à la lisière du village de Bounti, dans le centre du Mali.
Radio Algérie Multimédia