Les changements climatiques sont une réalité et les récentes inondations qui ont touché de plein fouet le Sud algérien en est la preuve irréfutable. Afin de prévenir les futurs changements, pour ne pas être pris au dépourvu, les pouvoirs publics ont pris les devants avec l’élaboration d’un plan national d’adaptation agencé à tous les systèmes d’alerte.
Classée comme un pays vulnérable aux effets climatiques de la région « hot spot » du bassin méditerranéen et du Sahel, à l’image de 49 autres pays, l’Algérie est plus que jamais confrontée aux changements climatiques.
Ce classement est établi par le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), un organe créé en 1988 par le Programme des Nations unies, nous apprend Salima Cherchali, directrice en charge de l’adaptation aux changements climatiques au ministère de l’Environnement.
Conviée à intervenir dans l'émission « L’Invitée du jour », de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, pour parler de ce phénomène, Mme Cherchali souligne que les évolutions climatiques sont évidemment prévisibles, toutefois, faut-il s’inscrire dans les scénarios les plus probables, à la lumière de la prospective et l’analyse des données collectées, pour préparer le plan national des stratégies d’adaptation.
« Ce sont ces données scrutées qui vont nous emmener vers le meilleur sentier pour y tracer la meilleure trajectoire d’adaptation la plus probable pour notre pays », a-t-elle précisé.
Sans avancer sur les détails scientifique et technique, Mme Cherchali explique que la zone du champ tropical – habituellement située plus au sud – est remontée vers les zones du Sahel et de la zone subsaharienne ce qui a provoqué, d’après elle, ces importantes inondations.
Pour prévenir ou anticiper ces changements, l’invitée de la Radio algérienne préconise qu’il faille s’inscrire d’abord dans une stratégie globale. « C’est tout le bénéfice qu’aura justement l’élaboration d’un plan national d’adaptation agencé à tous les systèmes d’alerte, dont celui de l’inondation, hydrique, des feux de forêts, de santé ou de tourisme, ainsi que les infrastructures, et ce, à la base de données systématiquement actualisées ».
Car, dit-elle, c’est l’état des connaissances des données qui « nous permet d’anticiper la problématique de l’aléa climatique et surtout connaitre l’ampleur de l’impact qui agit sur la résilience de ces systèmes, tous liés à l’état des connaissances et à la coordination entre ces secteurs vulnérables aux aléas climatiques ».
Pour cela, relève-t-elle, l’Office national de météorologie (ONM) « reste un important partenaire avec qui on collabore étroitement ». Soulignant que « nous travaillons en étroit partenariat dans les travaux menés sur les questions climatiques », dit-elle.
Selon Mme Cherchali « on ne peut pas mener un travail, que ce soit dans l’atténuation ou dans l’adaptation, sans associer le secteur le plus concerné qu’est l’ONM. Ce dernier dispose d’énormes données qu’il traite à son niveau avec ses experts en climat ». Elle enchaine en expliquant qu’« on analyse pour tracer des modèles climatiques qui nous renseigneront sur la trajectoire d’adaptation à suivre et déterminer les intervenants.»
Radio Algérie Multimédia